La vente de 24 Rafale à l'Egypte, conclue en un temps record pour répondre aux besoins immédiats du pays, tombe à point nommé pour Dassault et la France, qui décrochent leur premier contrat pour ce fleuron aéronautique.
Mais elle fait grincer quelques dents s'agissant de vente d'équipements militaires à un régime dénoncé comme "très répressif".
"Avec l'Egypte, ça s'est fait très rapidement", a souligné le président de la République, François Hollande. "D'abord parce que l'Egypte voulait un avion de grande qualité" et "rapidement compte-tenu des menaces qui existent autour de ce pays", a-t-il ajouté, en rappelant l'importance de la stabilité du Caire dans la région.
Confrontée sur son flanc est à des attaques de jihadistes liés au groupe Etat islamique (EI), sur son flanc ouest à la situation en Libye, Le Caire a besoin de disposer d'un avion de combat éprouvé.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué à ses interlocuteurs français sa volonté d'aller vite.
Selon le général en retraite égyptien Ahmed AbdelHalim, les forces armées égyptiennes se doivent d'améliorer et diversifier leurs armements.
"L'Egypte a besoin du nouveau Rafale pour atteindre ses objectifs" de défense en termes de capacité d'intervention et de rayon d'action, a déclaré à l'AFP cet ancien chef de la commission de sécurité nationale au Parlement égyptien.
"Cette négociation a été très rapide, elle a débuté fin novembre", a souligné le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, sur RTL.
Paris a ainsi consenti "un certain nombre d'efforts" sur le financement, a précisé M. Hollande, en indiquant que "dans le contexte actuel, c'est très important que l'Egypte puisse agir pour la stabilité et être en sécurité", "non seulement sur son sol mais aussi la stabilité dans la région".
"La sécurité était également nécessaire compte tenu de la frontière commune (de l'Egypte) avec la Libye et de la lutte contre le terrorisme, et compte-tenu de ce qui se passe aussi dans le Sinaï", a-t-il ajouté.
Pour Dassault, cette première vente était très attendue afin d'assurer la cadence de la chaine de production de l'appareil.
Pour l'Etat français également, alors que le budget de la défense, qui comprend une longue liste de matériels à acquérir au profit des armées, est tendu et s'appuie sur la vente de l'appareil à l'exportation.
- Premières livraisons cette année -
Elle permet aussi de rompre plusieurs déceptions à l'export et d'espérer convaincre d'autres clients potentiels du Rafale.
L'appareil, désormais éprouvé au combat, a fait ses preuves en opération, notamment en Libye en 2011, où il a été le premier à opérer au-dessus de Benghazi et de Tripoli, puis au Mali en 2013.
Aujourd'hui, neuf Rafale sont engagés en Irak pour lutter contre l'EI.
Cela démontre "la capacité d'un avion de combat", a souligné Eric Trappier. "Il a été engagé dans de nombreux théâtres d'opération et les observateurs que sont l'ensemble des pays de la région en particulier ont pu voir son efficacité opérationnelle aux mains de l'armée de l'air française".
Il estime que "cette vente à un grand pays arabe va faire boule de neige". Parmi eux, le Qatar et les Emirats arabes unis, ou la Malaisie à plus long terme.
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