A la veille de l'ouverture officielle du carnaval, l'agitation est à son comble dans la Cité de la samba à Rio : chorégraphes, artisans et habitants des favelas mettent les bouchées doubles pour que tout soit prêt pour les luxueux défilés sur le sambodrome.
Vendredi, le maire de Rio, Eduardo Paes, remettra les clés symboliques de la ville au gros Roi Momo, symbole de tous les excès, pour un règne de cinq jours jusqu'au mercredi des Cendres, et dont l'apogée sont les défilés des écoles de samba.
Dans l'atelier de confection de Mangueira, l'une des 12 écoles qui défileront dans les nuits de dimanche et lundi, on peint, on court, on colle et on coud. Torse nu pour braver la chaleur, les artisans apportent les dernières retouches sur les gigantesques chars.
Pour les danseuses, c'est la dernière répétition avant le défilé - qui cette année rend hommage à la femme brésilienne - devant les plus de 70.000 spectateurs du sambodrome.
"La femme brésilienne est une guerrière, une femme qui se lève à 5h30 du matin, qui s'occupe de ses enfants. Je suis fière de représenter la femme brésilienne, et aussi la femme de Mangueira", déclare à l'AFP Daniela Suares qui se couvre le corps de paillettes "pour avoir la peau qui scintille".
Ici, tout le monde (entre 3.000 et 5.000 personnes dans le défilé) croit en la victoire. Fondée en 1928, l'école est l'une des plus anciennes et plus populaires de Rio.
Les jeunes "sambistas" maîtrisent parfaitement leur chorégraphie car le jury leur attribuera une note qui comptera pour décrocher le titre prestigieux de "champion du carnaval 2015". Neuf autres critères sont pris en compte, comme le choix de la musique, l'évolution du couple porte-étendard de l'école ou encore celle de la "reine de la bateria" qui danse seule devant les centaines de percussionnistes sur les 700 mètres de la piste du sambodrome.
Mais le sambodrome, qui tous les ans a son lot de célébrités, parmi elles cette année le joueur de tennis Rafael Nadal, n'a pas le monopole de cette grande fête.
- Se libérer du stress -
Dans tout le Brésil, les habitants se sont lancés depuis trois semaines déjà dans les "blocos", des groupes de musique qui prennent d'assaut les rues des villes pendant le week-end.
Rythmes déchaînés, alcool qui coule à flot, séduction et folie des grandeurs, les Brésiliens attendent ces blocos toute l'année pour exprimer leur grand art de faire la fête, et aussi oublier tous leurs problèmes? Cette année, ils se veulent loin de la crise économique, de la sécheresse et du scandale de corruption qui touche la compagnie phare du pays, Petrobras, même si l'un des masques les plus vendus est celui de Graça Foster, l'ancienne présidente de la compagnie pétrolière publique.
"Le Brésilien se prépare pendant 361 jours pour le carnaval et ce sont quatre jours où le pays se libère du stress qu'il accumule toute l'année", a expliqué jeudi à la chaîne de TV Globo news le danseur et chorégraphe Carlinho de Jesus.
Les hôtels de Rio, la ville qui attire le plus de touristes, seront pleins à 78% pendant la semaine du carnaval, a annoncé l'Association brésilienne de l'industrie des hôtels de Rio (ABIH-RJ). Près d'un million de touristes (à 70% Brésiliens) sont attendus qui devront rapporter plus de 1,2 milliard de reais (500 millions de dollars) aux coffres de la ville.
Comme tous les ans, la sécurité sera renforcée pour assurer la tranquillité des fêtards.
Cette année, Rio va prolonger son carnaval pour célébrer en grande pompe le 450e anniversaire de sa fondation, le 1er mars.
"Le carnaval, qui dure déjà maintenant entre trois et quatre semaines, va se prolonger jusqu'au week-end du 28 février et 1er mars", a expliqué le maire cette semaine en détaillant le programme des festivités.
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