Sommé de s'expliquer sur sa garçonnière parisienne, Dominique Strauss-Kahn a achevé jeudi trois jours d'audition éprouvants au procès dit du Carlton où il a tenu bon, malgré l'étalage de sa vie très privée.
Au fil de ces trois jours, il a semblé prendre de plus en plus d'assurance à la barre, sous les yeux de centaines de journalistes et devant des parties civiles qui ne l'ont pas ménagé mais n'ont pas réussi à le déstabiliser.
"Je ne m'estime en rien organisateur de ces soirées", déclare dès le premier jour, mardi, l'ancien patron du FMI devant le tribunal correctionnel de Lille qui le juge pour proxénétisme aggravé.
Sachant que c'est une question clé, il nie fermement avoir jamais eu connaissance de la qualité de prostituée des femmes présentes aux soirées visées par le dossier : il pose les bases d'une ligne de défense qu'il tiendra jusqu'au bout.
Son audition va se conformer au format classique des pièces en trois actes
-Confrontation risquée-
Premier acte, mardi: la mine sombre, visiblement tendu, M. Strauss-Kahn, qui vient d'être accueilli par des militantes du mouvement Femen aux cris de "macs, clients, déclarés coupables", à son arrivée au palais, prend ses marques.
Car si le parquet a requis le non-lieu lors de son renvoi en correctionnelle et va probablement requérir pour lui la relaxe, DSK doit encore convaincre le tribunal.
La confrontation qui l'attend avec Mounia et Jade, deux anciennes prostituées, parties civiles, est en effet risquée.
Lorsque les deux femmes évoquent dans des témoignages parfois entrecoupés de larmes la brutalité, qu'elles ont éprouvée, de la part de DSK, ce dernier reste impassible.
Quand vient son tour, il assume son goût pour une sexualité de groupe, festive, et se lance même dans une tentative de définition du libertinage.
A "l'abattage" et à la "boucherie" évoqués par ses anciennes partenaires, DSK oppose ainsi "séances de récréation" et soirées "soupapes" dans son emploi du temps surchargé.
Il explique ainsi son aversion pour le recours aux travailleuses du sexe : "Ce n'est pas la conception des relations sexuelles que j'ai, de le faire avec des prostituées" () "ça ne me plaît pas, parce que j'aime que ce soit la fête".
Suprême habileté, ou sincérité, il se lève pour prendre la défense de ses accusatrices.
"Elle mérite notre compassion", avance même M. Strauss-Kahn à l'endroit de Jade.
"Je suis sûre que Jade dit la vérité", poursuit-il, avant de relativiser les souvenirs fluctuants des uns et des autres.
-La contre-attaque-
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