Le groupe automobile Renault a annoncé jeudi qu'il allait recruter 1.000 personnes en CDI en France cette année, sur fond de forte hausse de son bénéfice et d'amélioration de sa rentabilité en 2014.
Avec 1,89 milliard d'euros de bénéfice net part du groupe, Renault dépasse son niveau de 2012 qui était de 1,75 milliard. Le creux de 586 millions d'euros enregistré en 2013 avait notamment résulté d'un passage de provisions relatif au gel des activités de l'entreprise en Iran.
Le chiffre d'affaires du groupe, à 41,05 milliards d'euros, a augmenté de seulement 0,3% par rapport à 2013, conséquence en particulier de taux de change défavorables, mais l'entreprise a amélioré sa rentabilité puisque sa marge opérationnelle est passée de 3 à 3,9%.
La Bourse de Paris a accueilli avec enthousiasme ces résultats, le titre Renault bondissant de plus de 7% peu après l'ouverture jeudi matin.
Notant un "niveau d'activité prometteur", le groupe au Losange a affirmé qu'il procèderait au "recrutement de 1.000 CDI (contrats à durée indéterminée, ndlr) en France en 2015", et signerait autant de contrats d'apprentissage.
"Ces recrutements sont une bonne nouvelle pour Renault en France. Ils montrent que nos efforts de compétitivité portent leurs fruits", a assuré le PDG Carlos Ghosn, cité dans un communiqué.
Renault avait signé en mars 2013 avec des syndicats un accord de compétitivité aux termes duquel il s'engageait à maintenir ses usines en France, tandis que les salariés devaient faire des concessions sur le temps de travail et les salaires.
"Bravo aux salariés et aux partenaires sociaux! L'accord de compétitivité porte ses fruits", a affirmé jeudi le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, réagissant à l'annonce d'embauches via Twitter.
Renault s'était félicité d'une baisse du coût de la main-d'oeuvre en France à la suite de cet accord revenant à produire des véhicules avec moins de salariés. Jusqu'au terme du plan (2016), le groupe vise 8.000 départs non remplacés.
Jeudi, face à des analystes financiers, M. Ghosn a révélé qu'à la fin 2014, Renault était en avance sur ces objectifs de départs.
- Faire le dos rond en Russie -
Selon Renault, les nouveaux recrutements annoncés jeudi auront lieu "pour moitié dans les usines, et pour l'autre moitié dans les autres fonctions en particulier à l'ingénierie".
En 2014, Renault a souffert de taux de change défavorables: hors effet de change, son chiffre d'affaires progresserait en effet de 3,1%, selon son directeur financier, Dominique Thormann.
Renault avait annoncé à la mi-janvier des ventes en progression de 3,2% en 2014 dans le monde, à 2,7 millions d'unités, la croissance retrouvée du marché européen lui permettant de compenser des revers dans plusieurs pays émergents, notamment en Amérique du Sud et Russie.
M. Ghosn a d'ailleurs mis en garde contre la situation en Russie où l'économie pâtit durement du conflit en Ukraine. Il a évoqué la possibilité d'une baisse de 20 à 30% de ce marché cette année, où la priorité de Renault est de "protéger un taux minimum de rentabilité" en vue d'un futur rebond.
Renault bénéficie dans son bilan de sa part dans son partenaire Nissan, avec une contribution positive de 1,36 milliard d'euros, au contraire de la firme russe Avtovaz qui pèse à hauteur de 182 millions d'euros.
Renault avait indiqué il y a un an qu'il visait en 2017 un chiffre d'affaires de 50 milliards d'euros et une marge opérationnelle supérieure à 5% du chiffre d'affaires.
Jeudi, M. Ghosn a affirmé que 2014 avait constitué pour Renault "une base solide pour construire l'avenir".
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