L'Europe a lancé mercredi son prototype d'avion spatial IXV, avec pour objectif de tester sa rentrée contrôlée dans l'atmosphère, une technologie clef qui manque encore à l'Europe spatiale.
Baptisé IXV (pour Intermediate eXpérimental Vehicle), cet avion sans ailes et non habité a été lancé mercredi à 13H40 GMT (14H40 heure de Paris) à partir de la Guyane française, selon des images retransmises en direct sur le site de l'Agence spatiale européenne (ESA)
La mission, qui doit durer 100 minutes, a commencé avec 40 mn de retard en raison d'un problème mineur au sol.
"La trajectoire est normale", a annoncé l'ESA dans un tweet.
"Séparation réussie" avec le lanceur européen Vega, a déclaré peu après une des responsables du lancement au Centre spatial guyanais (CSG), sous les applaudissements de l'assistance.
Avec ce prototype, l'Europe entend parvenir à maîtriser le processus délicat de rentrée dans l'atmosphère, une technologie qu'elle ne maîtrise pas encore contrairement aux Américains, aux Russes et aux Chinois. Elle est indispensable pour concevoir des engins aptes à revenir sur Terre et réutilisables.
IXV a la taille d'une voiture. Il mesure cinq mètres de long et pèse environ deux tonnes.
L'avion spatial doit monter jusqu'à une hauteur de 420 km avant d'entamer sa descente.
Il rentrera dans l'atmosphère à la vitesse très élevée de 7,5 km par seconde (27.000 km/h). Le frottement avec l'air ralentira le vaisseau.
Son fuselage aérodynamique le portera, lui permettant de voler brièvement avant qu'un parachute multi-étages ne s'ouvre et que IXV plonge à un point précis dans l'océan Pacifique, à environ 3.000 km à l'ouest des îles Galapagos, loin de toute zone habitée. Des ballons géants le maintiendront à flots et un bateau viendra le récupérer.
Si la mission IXV se passe bien, l'Europe aura franchi "un pas fondamental" dans trois directions: "les lanceurs réutilisables, le retour d'échantillons de l'espace et le retour d'astronautes sur Terre", selon Giorgio Tumino, responsable du programme IXV à l'ESA.
-'Un pas très important'-
Le coût du projet, porté par l'Agence spatiale européenne (ESA), est de 170 millions d'euros. S'y ajoute un coût de 40 millions d'euros pour le lancement de la fusée Vega.
Sept pays participent au financement: l'Italie, la France, la Belgique, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et la Suisse.
"Le retour d'orbite est une des disciplines les plus difficiles à réaliser dans le domaine du spatial", souligne M. Tumino.
Si l'angle de rentrée est trop important, le vaisseau risque de brûler. S'il est trop faible, IXV risque de ne pas atteindre le point fixé pour son retour sur Terre.
Les premières études de faisabilité du IXV ont été lancées en 2006 et l'appareil est développé depuis 2009.
L'Europe a choisi "une voie médiane" entre les capsules, "simples mais pas manoeuvrables à l'atterrissage" et les véhicules avec des ailes comme la navette américaine abandonnée depuis 2011, "très manoeuvrables mais très complexes et coûteux", souligne M. Tumino.
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