Au moins 19 soldats ukrainiens ont été tués ces dernières 24 heures au cours de combats dans l'est de l'Ukraine, a annoncé mercredi un porte-parole de l'armée ukrainienne alors qu'un sommet de la dernière chance se tient dans la soirée à Minsk pour tenter de mettre fin au conflit.
"Dix-neuf soldats ont été tués et 78 blessés au cours des dernières 24 heures", a déclaré Vladislav Selezniov. Parmi eux, cinq soldats ont été tués au cours de l'attaque au lance-roquettes multiple Smertch qui a touché mardi la ville de Kramatorsk, siège du quartier général de l'armée ukrainienne dans l'est rebelle du pays.
Les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand doivent se retrouver mercredi à Minsk pour un sommet de la dernière chance qui vise à mettre fin à dix mois d'un conflit qui a fait plus de 5.300 morts dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine.
Cette rencontre réunissant Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine est le résultat de l'initiative de paix franco-allemande présentée la semaine dernière à Kiev, puis à Moscou.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel iront à Minsk "pour tout essayer jusqu'au bout" afin de trouver une issue diplomatique à la crise ukrainienne, a annoncé l'Elysée.
Après avoir fait "un point rapide de la situation" lors d'une conversation téléphonique, les deux dirigeants sont donc convenus de rejoindre la capitale bélarusse pour y retrouver en fin d'après-midi les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko, a-t-on précisé de même source.
Le président Petro Porochenko, arrivé au pouvoir en promettant de mettre fin à la guerre et de reconquérir les zones rebelles, a résumé l'enjeu de Minsk: offrir "l'une des dernières chances d'instaurer un cessez-le-feu inconditionnel et un retrait des armes lourdes".
De leur côté, les séparatistes prorusses ont discuté deux heures à Minsk avec les émissaires de Kiev, encadrés par des représentants de la Russie et de l'OSCE. Les rebelles ont ensuite soumis leurs propositions de règlement du conflit au Groupe de contact, lui aussi réuni mardi soir à Minsk.
Selon l'émissaire de la république autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline, qui n'a pas précisé le contenu de ces propositions, il est "trop tôt pour parler d'un cessez-le-feu".
De son côté, le président américain Barack Obama a eu des entretiens téléphoniques avec son homologue russe Vladimir Poutine, ainsi qu'avec M. Porochenko.
Dans un communiqué, la Maison Blanche a déclaré mardi soir: "Si la Russie continue ses actions agressives en Ukraine, en envoyant notamment des soldats, des armes et en finançant les rebelles, le prix à payer pour la Russie augmentera".
- 'Rien n'est gagné' -
Le président Hollande "veut donner toute sa chance au fait de pouvoir aboutir alors que la situation sur le terrain s'est encore aggravée", selon une source dans son entourage.
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, pour lequel "rien n'est gagné", appelle les belligérants à ne pas saboter le sommet.
La rencontre de Minsk sera le premier vrai sommet dans le format dit "de Normandie", impliquant les dirigeants des quatre pays qui s'étaient brièvement rencontrés en Normandie en juin puis à Milan en octobre en marge d'évènement internationaux.
Il devra offrir une chance unique de prendre au mot Vladimir Poutine qui nie toute implication de la Russie dans le conflit ukrainien, qui a fait plus de 5.300 morts en dix mois et provoqué la pire dégradation des relations entre Moscou et l'Occident depuis la fin de la Guerre froide.
- Bombardements d'une ville symbole -
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