L'humanitaire américaine Kayla Mueller, qui était retenue en otage par le groupe Etat islamique (EI), est morte, ont confirmé mardi sa famille et la Maison Blanche, celle-ci niant qu'elle ait été tuée au cours d'un raid aérien de la coalition.
Dans le même temps, les Emirats arabes unis ont repris leur participation aux raids de la coalition internationale contre l'EI, après plus d'un mois de suspension consécutive à la capture d'un pilote jordanien en Syrie qui a été tué par le groupe jihadiste.
La mort de Kayla Mueller, 26 ans, avait été annoncée vendredi par l'EI qui accusait un raid aérien de la Jordanie membre de la coalition dirigée par les Etats-Unis.
Sans détailler les circonstances de la mort de Kayla Mueller, la Maison Blanche a réfuté ces assertions du groupe EI: "Selon nos informations, il n'y a pas de preuves de la présence de civils dans la zone visée avant le raid aérien de la coalition" (mené le 6 février par la Jordanie), a déclaré le porte-parole de l'exécutif américain, Josh Earnest.
"Cela remet certainement en question les affirmations faites par le groupe EI", a-t-il ajouté. "Cette zone avait déjà été visée auparavant et il n'est pas inhabituel que des cibles comme celle-là soient frappées à plusieurs reprises. Nous avons cette information parce que ce raid a été mené en coordination avec l'armée américaine".
Dans un communiqué, le président américain Barack Obama a assuré "que les Etats-Unis retrouveront et traduiront en justice les terroristes responsables de la captivité et de la mort de Kayla".
La famille de la jeune femme, qui avait été enlevée à Alep (nord de la Syrie) en août 2013, a pour sa part dit avoir "le coeur brisé". "Kayla était une travailleuse humanitaire dévouée et pleine de compassion", ont écrit ses parents.
Le président français François Hollande a exprimé sa "profonde indignation" et la solidarité de la France à l'égard des Etats-Unis, tout comme le Premier ministre britannique David Cameron qui s'est dit "profondément attristé".
"Que ce soit clair, les responsables de sa mort sont les terroristes qui ont enlevé Mademoiselle Mueller et la retenaient contre sa volonté depuis", a-t-il dit, ajoutant que la "brutalité" et la "décadence" du groupe EI ne faisaient que renforcer la volonté de la coalition internationale d'en venir à bout.
Depuis l'été dernier, le groupe EI a décapité cinq otages occidentaux enlevés en Syrie, dont trois américains: James Foley, Steven Sotloff et Peter Kassig.
- Contacts a minima-
Plusieurs pays occidentaux et arabes participent aux raids de la coalition qui visent l'EI dans ses fiefs en Syrie et en Irak. La Jordanie, qui en fait partie, a récemment intensifié ses raids contre l'EI en représailles à l'exécution de son pilote.
Par ailleurs, des hackers se réclamant du groupe EI ont revendiqué mardi le piratage du compte Twitter du magazine Newsweek. Les pirates ont menacé la femme et les filles du président Obama, des faits sur lesquels le FBI a ouvert une enquête.
A un mois du quatrième anniversaire du conflit en Syrie, où la montée en puissance en 2013 de l'EI a éclipsé les combats entre rebelles syriens et régime, le président Bachar Al-Assad a affirmé être tenu généralement informé des raids anti-jihadistes de la coalition même si les contacts sont a minima, les pays qui y participent excluant toute relation avec lui.
"Parfois, ils transmettent un message, un message général. Il n'y a pas de dialogue. Il y a, disons, information", a-t-il dit dans un entretien à la BBC. Les messages transitent par des pays tiers, comme l'Irak, selon lui.
Le président syrien a par ailleurs répété que son régime n'avait pas utilisé d'armes chimiques contre sa population en août 2013 dans une attaque près de Damas, qui avait fait jusqu'à 1.400 morts selon Washington.
Il a aussi réfuté les accusations sur l'utilisation de barils d'explosifs largués par des hélicoptères de son armée sur des secteurs rebelles, qui ont fait des milliers de morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Je n'ai pas entendu parler de l'armée utilisant des barils", a-t-il dit.
Plus de 210.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis 2011 et plus de 10 millions déplacées, dont près de quatre millions se sont réfugiées à l'étranger.
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