Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras finalise mardi les détails d'un programme de réformes alternatif au plan d'aide international en cours depuis 2010, dont il espère que Bruxelles acceptera les modalités, et notamment le relâchement de l'austérité, malgré la résistance de l'Allemagne.
Mais la Commission européenne est sceptique sur la possibilité d'un accord cette semaine pour la Grèce, dont le programme d'aide arrive à son terme fin février.
Le nouvel exécutif issu du parti de gauche radicale Syriza se soumettra à minuit (22h00 GMT) au vote de confiance du Parlement sur la déclaration de politique générale du Premier ministre promettant la fin de la rigueur et le relâchement des contraintes imposées par les créanciers (UE, BCE, FMI).
Pour parvenir à ses fins, Athènes présentera mercredi à Bruxelles, où se réunissent les ministres des Finances de la zone euro, une proposition de plan qu'elle souhaiterait substituer aux accords en vigueur avec ses bailleurs de fonds.
Des détails sur l'offre de la Grèce ont commencé à filtrer, une source du ministère des Finances affirmant à la presse qu'elle n'a rien de "radical" et tient de la "logique".
- "Mesures toxiques" -
Les Grecs souhaitent proposer à leurs partenaires un plan de réformes et de désendettement, qui entrerait en vigueur au 1er septembre, précédé d'un accord-relais, ou d'une aide financière d'urgence, pour permettre au pays de faire face à ses échéances.
La Grèce accepterait de respecter environ 70% des engagements de réformes déjà passés avec les créanciers, les 30% restants étant remplacés par une série de réformes à élaborer en concertation avec l'OCDE.
Les 30% de mesures dont Athènes souhaite s'affranchir sont "toxiques", selon le ministère des Finances, et seront remplacées par dix autres chantiers d'envergure "des choses dont on n'a encore jamais parlé", "taillées sur mesure pour la Grèce".
Le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, sera reçu par Alexis Tsipras mercredi.
La Grèce souhaite aussi mettre en ?uvre toute une ingénierie financière pour alléger le poids de sa dette (180% du PIB environ).
Le gouvernement s'est fixé deux "lignes rouges": ne pas avoir à réaliser plus de 1,5% du PIB d'excédent budgétaire primaire (c'est-à-dire hors charge de la dette) contre 3% prévus cette année. Et avoir les mains libres pour s'attaquer immédiatement à "la crise humanitaire" du pays, par des mesures envers les plus pauvres.
Pour son financement immédiat, Athènes, qui pour s'affranchir des plans d'aide de la troïka renonce à un versement de 7,2 milliards d'euros prévu fin février, souhaite quand même en récupérer 1,9 milliard dû par la BCE au titre d'obligations grecques.
Elle demande aussi, toujours selon cette source, que la BCE augmente de 8 milliards d'euros la capacité de la Grèce à émettre des bons du Trésor et de pouvoir enfin utiliser les 11 milliards d'euros contenus dans le Fonds hellénique de stabilité financière.
- "Règles inchangées" selon Berlin -
"Nous parlerons d'un financement-relais, ils (les Européens, ndlr) l'appelleront +extension technique+", a avancé cette source, tablant ainsi sur une solution permettant à chaque partie de sauver les apparences.
La bourse d'Athènes reprenait des couleurs mardi.
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