La filiale suisse de la banque HSBC était depuis lundi au centre d'un vaste scandale après que plusieurs journaux eurent assuré qu'elle avait aidé certains de ses clients, notamment de riches industriels et des personnalités politiques, à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts.
Cette enquête, baptisée SwissLeaks, a été réalisée sur la base de fichiers de la banque HSBC Suisse, dont le siège est à Genève, volés en 2007 par un ancien employé de la banque, l'informaticien franco-italien Hervé Falciani.
En Belgique, un juge d'instruction qui avait inculpé HSBC Private Bank en novembre pour "fraude fiscale grave et blanchiment" a envisagé des mandats d'arrêt internationaux contre ses dirigeants, estimant qu'il était "à présent temps pour la banque de collaborer".
En Grande-Bretagne, des députés ont également annoncé l'ouverture d'une enquête visant la banque dont le siège est à Londres.
Le journal Le Monde a eu accès en janvier 2014, à des centaines de milliers de données à déchiffrer, contenant des informations sur plus de 106.000 clients originaires d'environ 200 pays de la filiale suisse d'HSBC.
"Un soir, on a imprimé les fichiers. L'imprimante a explosé. On cumulait les centaines de pages", a raconté à l'AFP Fabrice Lhomme, l'un des journalistes du Monde qui ont travaillé sur ce dossier.
Le quotidien a collaboré avec un réseau mondial de 150 journalistes via un "forum crypté" pour percer à jour le système d'évasion fiscale orchestré par HSBC Suisse.
Concrètement, selon Le Monde, entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007, quelque 180,6 milliards d'euros ont transité sur des comptes d'HSBC à Genève, dissimulés, entre autres, derrière des structures offshore au Panama et dans les îles Vierges britanniques.
Les fichiers contiennent des informations personnelles sur les clients, les notes des banquiers, et les mouvements de compte.
A la suite de ces publications, des voix se sont élevées pour réclamer des poursuites contre HSBC Suisse, jusqu'ici épargnée dans ce pays, alors que des enquêtes sont déjà ouvertes en Belgique et en France.
L'ouverture d'une enquête "serait la moindre des choses", a déclaré pour sa part Micheline Calmy-Rey, ancienne ministre socialiste du gouvernement suisse.
En Belgique, un juge d'instruction qui avait inculpé HSBC Private Bank en novembre pour "fraude fiscale grave et blanchiment" a envisagé des mandats d'arrêt internationaux contre ses dirigeants, estimant qu'il était "à présent temps pour la banque de collaborer".
En Grande-Bretagne, des députés ont également annoncé l'ouverture d'une enquête visant la banque dont le siège est à Londres.
Hervé Falciani, l'ex-informaticien d'HSBC, a estimé de son côté que les "lanceurs d'alerte" devaient bénéficier de protections, et qu'à cette condition d'autres informateurs pourraient apparaître.
Au journal français le Parisien, il a assuré que les journalistes qui ont révélé le scandale n'ont eu accès qu'à la "partie émergée de l'iceberg". "Il est impossible que les grandes banques françaises ne soient pas concernées" par ce système de fraude fiscale, ajoute-t-il.
- HSBC reconnaît des 'manquements' -
De son côté, la banque HSBC Suisse a affirmé à l'AFP que ces pratiques appartenaient "au passé". "Depuis 2008, HSBC a radicalement modifié sa stratégie", a-t-elle ajouté, reconnaissant avoir eu des "manquements" dans le passé.
Dans ces fichiers figurent les noms de Saoudiens, soupçonnés d'avoir financé Oussama Ben Laden dans les années 2000, de barons de la drogue, de trafiquants d'armes et de diamantaires véreux.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.