Les socialistes, en l'emportant dans le Doubs, ont mis fin à une série noire de défaites aux législatives partielles mais leur faible avance les incite à rester "lucides" et modestes face au "danger" FN, à un mois et demi des départementales.
"Nous sommes sur le fil du rasoir", a avoué le Premier ministre, lui-même, lundi matin. Il s'exprimait au lendemain de la très courte victoire de Frédéric Barbier, le candidat PS, sur la candidat du FN, Sophie Montel, dans la législative partielle du Doubs.
"Il faut être extrêmement lucide"! Le Front national "représente un véritable danger surtout quand en face, la digue n'est pas suffisamment solide pour contenir une formation politique qui n'épouse pas les valeurs de la République", a-t-il ajouté, jugeant au passage que le "ni-ni" (ni FN, ni PS), prôné par une partie de l'UMP en cas d'élimination, n'était "pas responsable".
Pas de quoi "pavoiser", avait déjà déclaré, à l'annonce de sa victoire, M. Barbier, même si dimanche le PS remportait la première élection partielle depuis le début du quinquennat - une autre, la seule, avait été gagnée par la gauche, par une candidate PRG.
Le PS a "gagné" dimanche dans le Doubs mais le Front national "est en dynamique", a résumé le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, selon lequel "il y a le feu au lac pour tous ceux qui, comme moi, combattent le Front national". Et d'avertir: "pour 2017, le danger demeure, non pas d'un 21 avril inversé mais d'un 21 avril aggravé, qui pourrait voir le Front national l'emporter".
"C'est normal qu'on ait la victoire modeste", a affirmé à l'AFP Christophe Borgel, chargé des élections au PS "parce qu'on a encore beaucoup de nos électeurs qui sont restés chez eux", même si, selon lui, "cette élection marque un début de remobilisation de l'électorat de gauche". "On constate aussi que le FN dispose d'un stock de voix pour le premier tour et d'une réserve pour le second, et que cet électorat est mobilisé, beaucoup plus que le nôtre", ajoute-t-il.
- 'Tentation suicidaire' -
Un pilier de la majorité lundi matin s'inquiétait lundi matin: "la situation est quand même très préoccupante. Tout cela montre que le FN peut gagner toutes les élections, y compris la présidentielle".
D'où la nécessité, selon M. Borgel, de considérer ce scrutin aussi comme "un avertissement à la gauche pour les départementales: si elle reste divisée comme aujourd'hui, elle sera éliminée dès le premier tour dans certains cantons". Quelque "450 à 500 cantons sont concernés", précise un ténor.
D'ici le 16 février, date de clôture de dépôt des candidatures au scrutin du 22 mars, "il faut inlassablement, et partout, pousser à ce que la gauche soit rassemblée", selon M. Borgel.
"Jusqu'à cette date, les discussions sont ouvertes là où elles peuvent l'être", a affirmé à l'AFP Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts. "Mais ce n'est pas en imposant l'union au forceps que cela va marcher. On fait l'union sur un projet", a-t-elle dit "avec des propositions correctes" et "dans le respect de ses partenaires".
De toute façon, a-t-elle fait valoir, les discussions sont locales et les accords "se font à la carte". Trois cas de figure existent: des cas d'alliance avec le PS, des alliances avec des forces alternatives comme le Front de gauche et des cas d'autonomie d'EELV.
M. Cambadélis a mis en garde dimanche contre toute "tentation suicidaire", au Front de gauche et à EELV, de "faire perdre le PS", ce dont il tirerait "les conséquences".
Le PCF, a estimé que le résultat à la partielle du Doubs était un "désaveu () pour le gouvernement et pour sa politique." Le Parti de gauche a pour sa part reproché à François Hollande d'avoir "méprisé l'électorat de gauche en maintenant sa politique d?austérité".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.