Vladimir Poutine, François Hollande, Angela Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko ont prévu dimanche de se réunir à Minsk mercredi, mais le chef de l'Etat russe a prévenu qu'ils devront d'ici là se mettre d'accord sur "un certain nombre de points" concernant un plan de paix pour l'Ukraine.
Ce sommet aura lieu "si nous réussissons à nous mettre d'accord sur un certain nombre de points sur lesquels nous avons intensément discuté ces derniers temps", a annoncé M. Poutine à son homologue bélarusse, Alexandre Loukachenko, selon des images diffusées par la télévision russe.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pour sa part dit espérer que "des décisions importantes" seraient prises mercredi à Minsk, ajoutant que "la plupart des pays européens" étaient opposés à des livraisons d'armes à l'Ukraine.
La chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, Petro Porochenko et M. Poutine ont eu dimanche matin "une longue conférence téléphonique", selon un communiqué diffusé par le service de presse de Mme Merkel, et ont "continué à travailler à un paquet de mesures dans le cadre de leurs efforts en vue d'un règlement global du conflit".
Les travaux se poursuivront lundi à Berlin, "avec pour objectif d'organiser mercredi à Minsk un sommet dans le +format Normandie+" réunissant les quatre puissances, a poursuivi la même source.
La présidence ukrainienne, via un communiqué publié dimanche sur son site internet, a dit attendre du sommet au Bélarus un cessez-le-feu "immédiat et sans conditions".
"Les signataires des accords de Minsk", première tentative en septembre dernier d'un règlement du conflit, "vont également se retrouver à Minsk d'ici à mercredi", d'après la chancellerie allemande. Il s'agit de représentants de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), de la Russie et de l'Ukraine, ainsi que des leaders prorusses de l'est de l'Ukraine.
Cette annonce intervient dans le cadre d'une initiative de paix "de la dernière chance" récemment prise par le président français et la chancelière. M. Hollande et Mme Merkel ont passé au total plus de dix heures à en discuter jeudi à Kiev avec Petro Porochenko, puis vendredi à Moscou avec son homologue russe.
"Ce que la France et l'Allemagne cherchent actuellement en Ukraine, ce n'est pas la paix sur le papier mais la paix sur le terrain", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, au cours de la conférence internationale sur la sécurité de Munich dimanche.
"Personne ne veut être piégé par une guerre totale", a-t-il poursuivi, alors que le conflit a déjà fait plus de 5.500 morts en dix mois.
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a cependant concédé à l'occasion de la même conférence que "nous sommes loin d'avoir trouvé la solution".
Les ministres européens des Affaires étrangères doivent en outre valider lundi l'allongement de la liste des sanctions de l'UE liées à la situation dans l'est de l'Ukraine.
- Plus de vingt morts en 24 heures -
Si la Russie nie toute implication dans ce conflit, Kiev et les Occidentaux la montrent du doigt pour son soutien militaire aux rebelles et le déploiement de troupes régulières sur le sol ukrainien.
Le plan franco-allemand prévoit une plus large autonomie des régions rebelles, a souligné un haut responsable du Département d?État américain. Il se fonde sur la ligne de front actuelle, et prévoit une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne, a précisé M. Hollande.
Mais plusieurs questions restent en suspens, en particulier le "statut des territoires" conquis par les séparatistes, le "contrôle des frontières", par lesquelles hommes et matériels transitent, assurent les Occidentaux, de Russie vers le Donbass, et le "retrait des armes lourdes", selon des médias français citant l'entourage du président français.
Sur le terrain, douze soldats ukrainiens ont encore été tués en 24 heures, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne. On compte en outre douze morts parmi les civils, d'après des bilans réalisés séparément par Kiev et les rebelles.
Dans le fief séparatiste de Donetsk, des tirs d'artillerie soutenus ont été entendus par les journalistes de l'AFP une bonne partie de la nuit et dimanche matin.
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