La présidente du FN Marine Le Pen a lancé samedi en Haute-Savoie la campagne de son parti pour les élections départementales de fin mars en accusant le gouvernement de "racisme" dans les quartiers.
Agacée de voir le FN exclu du champ des partis respectant les valeurs républicaines, Marine Le Pen a contre-attaqué lors d'un déplacement à La Roche-sur-Foron.
A la veille du second tour d'une législative partielle dans le Doubs où s'affrontent PS et FN et qui a animé la semaine politique, Mme Le Pen, après avoir sévèrement taclé Nicolas Sarkozy, s'est irritée de voir "relancée la bonne vieille diabolisation avec une mauvaise foi inouïe, avec les mêmes personnages de la même pièce de théâtre, le PS, l'UMP, l'UDI, les médias, les responsables associatifs, etc. qui viennent expliquer que l'arrivée d'un député FN supplémentaire serait un danger pour la démocratie."
Surtout, elle a assuré que le FN "défend une France une et indivisible" là où le gouvernement "mettrait en place une vraie politique de racisme, car mettre en place une discrimination positive ethnique comme ils cherchent à le faire, c'est du racisme, c'est mettre en place une politique différenciée soit en fonction de l'origine, soit en fonction de la couleur de peau", a accusé Mme Le Pen.
Devant environ 700 personnes, elle est revenue sur les attentats de janvier, pour s'en prendre au "communautarisme", fruit selon elle de l'immigration, sous les "On est chez nous" de ses partisans.
"Nous n'avons plus les moyens" d'accueillir des immigrés, a-t-elle invoqué comme première raison, avant de dire sa crainte que "communautarisme" et "ghettos" soient "aggravés".
Pour elle, les autres partis politiques "ont organisé la soumission à ces revendications communautaristes."
Et alors que François Fillon a évoqué une évolution de la loi de 1905, Mme Le Pen l'a exclue. "Ceux qui veulent venir sur le territoire se soumettent" à "une culture, la nôtre", a-t-elle dit.
Elle a appelé les Français à aller "massivement voter à toutes les élections" notamment lors des prochaines départementales, car cet échelon "est le symbole de l'enracinement de l'identité de nos territoires".
- Plusieurs départements 'gagnables' -
Son déplacement était surtout l'occasion pour Marine Le Pen de lancer sa campagne pour ces élections qui se tiendront les 22 et 29 mars, même si elle a peu abordé le sujet lors de son discours de près d'une heure.
La présidente du FN a assuré en conférence de presse que son parti alignerait "le plus grand nombre de candidat aux départementales au niveau national".
Mais contrairement à l'ambition initiale, le FN ne sera pas présent dans "tous les cantons".
"Les élections cantonales font partie des plus difficiles" pour le FN, a rappelé l'eurodéputée. Le parti d'extrême droite compte deux sortants (un dans le Vaucluse, l'autre dans le Var).
Dès lors, Mme Le Pen peut légitimement espérer "faire mieux" pour cette élection où elle prévoit quantité de duels entre son parti d'un côté et le PS ou l'UMP de l'autre.
Des départements sont "gagnables" a-t-elle affirmé. Dans le viseur frontiste: le Vaucluse, l'Aisne, le Var ou l'Oise.
Elle a déroulé succinctement le programme FN pour ces élections: "baisse des impôts au niveau local", notamment la taxe foncière et la contribution économique territoriale des sociétés, "chasse aux gaspillages de l'argent public". Mme Le Pen a ciblé le "train de vie des élus, le laxisme dans les effectifs, les subventions de complaisance, le clientélisme, la lutte contre les abus du RSA" et a promis de prêter une "attention particulière aux emprunts toxiques".
Elle veillera aussi à "l'action sociale" avec notamment une "amélioration du niveau de l'Allocation personnalisée d'autonomie" et "la généralisation de la télé-assistance pour les personnes âgées".
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