Mensonge, intimidation, pas de pardon:, lors de la confrontation animée entre une ancienne prostituée et deux des prévenus, dont un avocat qui fut son amant.
"Vous voulez m'intimider !", gronde, en colère, Mounia, partie civile dans cette affaire de proxénétisme, lorsque René Kojfer, ancien chargé des relations publiques de l'hôtel, sort de sa réserve et s'adresse directement à elle.
"Vous êtes un menteur!", accuse-t-elle à trois reprises.
L'affrontement est rude, tout le monde s'en mêle, jusqu'au brouhaha.
Les débats, où la rancune est perceptible, perdent toute sérénité, et doivent être constamment recadrés par le président Bernard Lemaire.
Emmanuel Riglaire, un avocat lillois, premier du cercle des notables parmi les prévenus à venir à la barre, exprime sa colère, son chagrin, d'avoir ainsi été mis en cause parce qu'il a présenté Mounia à Kojfer.
"Il n'y a que des gens abîmés dans cette salle", déclare-t-il, des sanglots dans la voix.
"Je ne pardonnerai jamais à ceux qui nous ont entraînés devant ce tribunal et ont assuré la publicité du dossier", lance l'avocat, inscrit au barreau de Lille depuis 20 ans, en évoquant les conséquences de l'affaire, sur sa famille notamment.
"J'entends la peine des parties civiles mais elles doivent se rendre compte des dommages collatéraux qu'elles provoquent", ajoute dans un plaidoyer pro-domo M. Riglaire, ami de René Kojfer et ancien avocat d'un autre prévenu, le souteneur Dodo-la-saumure.
Pour sa part, Mounia en veut à Emmanuel Riglaire, persuadée qu'il l'a donnée en pâture aux médias, puis a été la source des intimidations qu'elle a subies.
- L'avocat, amant et client -
L'affrontement est d'autant plus sévère que leurs relations ont été ambivalentes. "Il a été un amant et un client", explique Mounia.
Emmanuel Riglaire a d'abord été son avocat dans un dossier familial. Ils se sont revus, ont entamé une relation, une relation que son accusatrice qualifie à plusieurs reprises de "tarifaire".
"C'était sa façon de me payer: un petit cadeau, (de l'argent) pour faire les courses", explique-t-elle. Du liquide, déposé dans son sac.
"Vous ne réclamiez pas une somme particulière ?", demande le président. "Non", reconnaît-elle. "C'était pour avoir des relations sexuelles ou pour vous aider ?". Réponse: "Un peu des deux".
Mais le principal grief de Mounia reste qu'Emmanuel Riglaire lui a présenté René Kojfer, raison pour laquelle, elle va retomber dans la prostitution, selon elle. Une activité dont Emmanuel Riglaire avait connaissance mais qu'elle n'avait pas exercé depuis plusieurs années.
Leur face-à-face donne lieu à un vrai pugilat. Les avocats s'écharpent sur les circonstances. Emmanuel Riglaire a-t-il présenté son accusatrice à René Kojfer dans son cabinet, comme l'affirme la jeune femme, ou ce dernier l'a-t-il connue en l'abordant dans la rue devant l'hôtel, comme il a fini par s'en rappeler ?
"Bon", lâche le président devant les contradictions qui s'accumulent. Les réponses ne sont pas claires, la jeune femme comme René Kojfer reviennent sur certaines de leurs déclarations antérieures.
"Quel était l'intérêt de vous faire rencontrer M. Kojfer ?", demande Bernard Lemaire. "Il avait un carnet d'adresses assez fourni pour pouvoir m'aider", explique-t-elle.
- Première audition de David Roquet -
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