Moins d'une semaine après l'ivresse d'un cinquième titre mondial, le parquet de Montpellier a requis vendredi le renvoi en correctionnelle de l?icône du handball français Nikola Karabatic et de 16 autres personnes dans une affaire de soupçons de paris illicites.
Les réquisitions portent sur des faits "d'escroquerie" ou de "complicité d'escroquerie" dans cette affaire de paris litigieux de quelque 80.000 euros qui concernent le résultat à la mi-temps (15-12) du match Cesson-MAHB, finalement perdu le 12 mai par le club montpelliérain, selon une source judiciaire.
Nikola Karabatic, mais aussi son frère Luka et Samuel Honrubia, tous mis en cause dans cette affaire, faisaient partie de l'équipe de France sacrée championne du monde pour la 5e fois, au Qatar dimanche.
"Ils vivent très mal cette situation. Ils veulent en sortir très vite. Nous savions que la justice n'avait pas d'autres choix que de les renvoyer en correctionnel", a réagit Me Jean-Robert Phung, l'avocat des deux frères Karabatic sur I-Télé.
Parmi les joueurs dont le renvoi au tribunal correctionnel a été requis, Nikola Karabatic (Barcelone/Espagne), Luka Karabatic (Aix) et Samuel Honrubia (PSG) ont quitté le club de Montpellier (MAHB), tout comme Mladen Bojinovic (PSG), Primoz Prost (Göppingen/Allemagne) ou encore Mickaël Robin (Cesson). Seuls Dragan Gajic et Issem Tej, eux aussi mis en cause, évoluent toujours dans le club héraultais.
Les autres mis en examens sont des proches des joueurs, comme Géraldine Pillet et Jenifer Priez, les compagnes des frères Karabatic, et du club, qui est quant à lui partie civile dans cette affaire.
L'affaire avait éclaté en septembre 2012, quelques semaines après le deuxième titre olympique remporté par l'équipe de France emmenée par Nikola Karabatic à Londres.
En mai 2012, Montpellier avait perdu à Cesson-Sévigné, alors 9e du championnat, alors que l'équipe héraultaise était assurée de remporter son 13e titre en 15 saisons.
Les deux frères Karabatic, Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic, blessés, n'avaient pas pris part au match.
Dans ce dossier, la plupart des joueurs mis en cause, dont Luka Karabatic, ont admis avoir parié, mais ils ont toujours réfuté avoir truqué la rencontre.
- Capture d'écran -
Nikola Karabatic, lui, s'est démarqué et affirme n'avoir pas pris part aux paris. Le seul problème, c'est que son ordinateur et son smartphone ont été en liaison avec des sites où l'on peut miser. Les enquêteurs ont pu retrouver des captures d'écrans sur la cote de cette rencontre, selon une source proche du dossier.
Pour sa défense, le joueur a affirmé que c'était sa compagne Géraldine Pillet qui avait utilisé son téléphone. Une version que le magistrat n'a pas forcément cru, les analyses du bornage du téléphone n'ayant pas totalement confirmé cette assertion, selon cette source.
Pour la défense des joueurs se pose un autre problème, avec le rapport d'expertise réalisé par MM. Lazare Nordine, docteur en Staps et ancien arbitre, et Johann Rage, professeur de sport à l'université.
Dans leur conclusion, les deux experts estiment qu'il y a des éléments qui "corroborent un scénario qui visait à conduire à ce que Cesson mène à la mi-temps conformément aux enjeux des paris". Mais ils tempèrent aussi: ces éléments "peuvent aussi être vus comme un mauvais match".
"Les experts note qu'Accambray est le joueur qui a les plus mauvaises statistiques en première période, qu'il a lourdement pénalisé son équipe, mais lui n'est pas mis en examen", relève de son côté Luc Abratkiewicz, le défenseur de Mladen Bojinovic.
Tej qui a selon les experts a "rendu une bonne feuille de statistiques" et Gajic qui a fait un match correct ont également nié avoir parié.
Le juge d'instruction dispose désormais de trois mois pour rendre sa décision et le procès, s'il a lieu, pourrait avoir lieu en juin, a indiqué une source judiciaire au parquet général.
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