Le Ghana part largement favori jeudi (19h00 GMT) en demi-finale de la CAN-2015 contre la Guinée Equatoriale, une rencontre qui aura du mal à faire oublier la grosse polémique sur l'arbitrage du quart de finale entre le pays-hôte et la Tunisie.
L'affaire est loin d'être terminée puisqu'après avoir suspendu six mois le Mauricien Seechurn Rajindrapasard, coupable d'avoir sifflé un penalty imaginaire pour le Nzalang Nacional en quarts (2-1 a.p.), la Confédération africaine de football a donné jusqu'à jeudi minuit à la Tunisie pour présenter ses excuses après ses accusations de tricherie. Dans le cas contraire, elle pourrait être exclue de la prochaine Coupe d'Afrique en 2017.
Le dénouement de ce match sera donc forcément dans les esprits, jeudi à Malabo, et les moindres faits et gestes de l'arbitre gabonais Eric Otogo scrutés de très près. Mais les discours officiels ont été bien rodés des deux côtés: ce qui s'est passé samedi n'est qu'un fait de jeu.
"On ne pense pas à tout ça. Tout ce qui nous importe c'est le terrain. On espère que tout se passera bien avec les arbitres. On n'a pas de craintes", a expliqué la star ghanéenne Andre Ayew.
"Peut-être qu'il n'y avait pas penalty, mais bon, cela arrive tous les week-ends dans les meilleurs championnats du monde, en Espagne, en Angleterre", a de son côté affirmé le héros local Javier Balboa, auteur du doublé face aux Tunisiens.
L'incertitude Gyan
Sur le papier en tout cas, il n'y a pas de débat possible: le Ghana ne doit faire qu'une bouchée d'une nation classée à la 118e place du classement Fifa et dont certains joueurs évoluent en équipes réserves en Espagne, d'autres à Hong Kong, en Inde, à Gibraltar ou dans le modeste championnat national, menés par un sélectionneur, l'Argentin Esteban Becker, nommé seulement 11 jours avant le match d'ouverture.
Le Ghana c'est un autre monde. Quadruple lauréats de l'épreuve, en demi-finale pour la 5e fois d'affilée et présents lors des trois dernières Coupes du monde, les Black Stars en imposent sur le continent.
Après des débuts poussifs, ils sont petit à petit montés en puissance pour s'extirper d'un groupe C extrêmement relevé où figuraient des cadors tels que l'Algérie, le Sénégal et l'Afrique du Sud, avant de dominer aisément la Guinée (3-0) en quart de finale.
Pour Andre Ayew, présent lors de la désillusion de la finale de 2010 remportée par l'Egypte (1-0), le contenu est toutefois assez secondaire. "Bien jouer ce n'est pas important, le plus important c'est de gagner, a-t-il déclaré. A chaque match on progresse. Mais ce qui m'importe c'est d'être en finale."
La seule incertitude chez les Ghanéens concerne l'état de forme du capitaine Asamoah Gyan, touché à la hanche en fin de rencontre face au Syli National.
Mais peu importe pour la Guinée Equatoriale. Repêché in extremis mi-novembre après le refus du Maroc d'organiser le tournoi pour cause de virus Ebola, le pays a déjà réussi son pari en accédant pour la première fois au dernier carréalors qu'il avait été exclu des qualifications pour avoir aligné un joueur non qualifié.
"C'est l'histoire de David contre Goliath. Des puissants n'ont pas pu nous battre. On va voir où se termine le rêve. On est déjà content avec notre parcours mais on en veut plus maintenant. On souhaite écrire l'histoire", peut ainsi fanfaronner Esteban Becker.
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