Au moins 45 personnes, dont six enfants, ont péri jeudi en zone rebelle près de Damas dans des raids du régime syrien en riposte à une pluie d'obus sur la capitale tirés par les insurgés, selon une ONG.
En début de semaine, les rebelles du groupe Jaich al-Islam (Armée de l'islam) avaient promis de bombarder Damas en représailles aux raids meurtriers que mène quotidiennement le régime de Bachar al-Assad dans la province de Damas, bastion des insurgés.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), sept personnes, dont un policier, ont trouvé la mort dans la capitale lorsque 70 obus se sont abattus le matin sur plusieurs quartiers, dont le centre. L'Université de Damas a suspendu les cours et invité les étudiants à rentrer chez eux.
L'armée syrienne a riposté par 40 raids aériens ainsi que des missiles sol-sol, tuant au moins 45 personnes, dont six enfants et six femmes, et faisant plus de 140 blessés à Douma, Erbine, Kafar Batna et Aïn Tarma, quatre localités de la région rebelle de la Ghouta orientale à l'est de Damas, d'après l'ONG.
Le photographe de l'AFP à Douma a vu plusieurs blessés évacués dans des hôpitaux de campagne, des enfants terrorisés et des hommes en pleurs.
Des médecins tentaient de réanimer un nourrisson, tandis qu'un homme portait un enfant mort d'une blessure à la tête, a constaté le journaliste. Dans un coin, un autre enfant gisait inerte sur une civière.
Mardi, le chef de Jaich al-Islam, Zahrane Allouche avait annoncé que son groupe, le plus puissant de la province de Damas, allait riposter aux raids "barbares" du régime sur Douma, qui avaient tué 11 civils il y a trois jours. Il avait prévenu que Damas était désormais considérée comme "une zone militaire" et donc la cible "d'opérations" rebelles.
Il avait appelé les civils damascènes à s'éloigner des sièges des services de sécurité et des casernes de l'armée.
Les obus ont paralysé la capitale, avec des rues quasi-vides dans le centre-ville et de nombreux employés se sont abstenus de se rendre à leur travail.
"En quelques minutes, notre rue très fréquentée s'est vidée", a assuré à l'AFP une habitante de Baramké, un quartier du centre-ville, où se situent plusieurs facultés ainsi que le siège de l'agence officielle Sana.
La directrice d'une école du quartier a indiqué qu'elle avait fait descendre les élèves dans un abri.
La Ghouta orientale, principale région rebelle dans la province de Damas, subit depuis plus d'un an un siège impitoyable de l'armée. Dans ce secteur situé à l'est de la capitale, des dizaines de milliers de civils sont affectés par les pénuries de nourriture et de médicaments.
Depuis l'été 2012, l'armée de l'air syrienne mène des raids meurtriers sur les zones rebelles et est accusée par les organisations de défense des droits de l'Homme de bombarder sans discerner cibles civiles et militaires.
Plus de 200.000 personnes ont péri dans le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression d'une contestation populaire qui a dégénéré en guerre civile. Ce conflit s'est depuis élargi avec l'apparition de groupes jihadistes luttant à la fois contre des groupes rebelles et le régime.
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