D'où vous vient cette idée de Devoir Républicain ?
L'idée me trottait dans la tête depuis pas mal de temps. Lors des Etats-Généraux de ma formation (le Parti Socialiste) l'année dernière, j'avais apporté une contribution avec un jeune ingénieur, Mehdi Mahammedi-Bouzina. L'idée de départ était de pouvoir réenchanter l'appartenance à la République. J'ai toujours été favorable à un retour à une sorte de Service Nationale mais pas à l'ancienne, car le système avait atteint ses limites. Le service national était un formidable lieu de brassage qui rappelait que tout un chacun a à la fois des droits mais aussi des devoirs.
Vous imaginez donc un « service national du XXIe siècle » selon vos mots. Quels en sont les principes ?
J'ai imaginé un Devoir Républicain qui se base sur un crédit-temps de 6 mois. Entre 16 et 35 ans, tout habitant du territoire français (y compris les étrangers) peut utiliser ce crédit-temps sous la forme de formation. Entre 16 et 18 ans, une formation civique d'un mois pour développer l'apprentissage de nos institutions et de nos valeurs communes.
Dans quels domaines ce crédit-temps pourra être utilisé ?
Ils pourront utiliser leurs temps dans un organisme étatique, une collectivité local ou une association et travailler à la gestion des risques, technologiques et environnementaux. Cela leur confèrerait une utilité sociale et ils sauraient quoi faire en cas de catastrophe technologique ou naturelle, comme des inondations. Cette formation donnerait également à l'Etat une capacité de mobilisation en cas de catastrophe. Tout le monde pourrait participer à l'effort. Cela ressemblerait au système de réserve qui existe aujourd'hui dans la gendarmerie.
Ce Devoir Républicain sera-t-il obligatoire ?
Dans ma contribution, il est obligatoire et universel, pour que tout le monde se construise une expérience en commun. Mais chacun est libre d'utiliser son temps comme il veut, par exemple pour des périodes de 15 jours ou un mois. Le défaut de l'ancien service national, c'était cette coupure de 10 mois qui pouvait poser problème à des étudiants en pleine formation ou à des demandeurs d'emploi qui venaient tout juste de trouver un travail. Je défends une position alternative.
Quelle est la réaction des habitants de votre circonscription quand vous leur en parlez ?
Il y a deux publics particulièrement réceptifs à ma proposition : les personnes d'un certain âge qui ont gardé en mémoire le service national et qui ont conscience que chacun a des droits mais aussi des devoirs ; les habitants déjà engagés, comme les jeunes sapeurs pompiers ou des gens investis dans des associations. Les plus réfractaires sont ceux qui ont le sentiment que ce service serait un moyen de faire travailler une main d'oeuvre gratuitement.
L'Assemblée Nationale va se saisir de la question. Quel chemin va prendre votre proposition ?
Un groupe de travail a déjà été fondé au sein du groupe parlementaire socialiste. Je vais envoyer ma proposition à Bruno Le Roux (président du groupe PS à l'Assemblée nationale). Le débat n'est pas terminé mais quand la représentation nationale devra se saisir du dossier, je serai très présent et contribuerai à l'élaboration de la proposition de loi.
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