Les nouveaux dirigeants grecs ont commencé à tester leurs idées pour sortir leur pays de la spirale de la dette, dans un esprit de compromis bien accueilli à Rome où ils ont été recus mardi.
Le président du Conseil italien Matteo Renzi s'est montré chaleureux à l'égard de son homologue grec, Alexis Tsipras, avec qui il s'est entretenu mardi après-midi à Rome, se disant optimiste sur les chances d'un accord entre la Grèce et ses partenaires européns.
"Je crois que les conditions existent pour trouver un point d'accord avec les institutions européennes", a déclaré M. Renzi au cours d'une conférence de presse commune à Rome avec M. Tsipras.
Ce dernier a pour sa part insisté sur le fait qu'un changement était "nécessaire" en Europe, et qu'il ne fallait pas en avoir peur. "Il faut mettre la cohésion sociale et la croissance à la place de la peur et de l'incertitude", a-t-il expliqué, ajoutant que "les citoyens (européens) et les créanciers ne devaient pas avoir peur" de la Grèce, selon la traduction en italien de ses propos tenus en grec.
"Le monde demande à l'Europe d'investir sur la croissance et non sur l'austérité", a insisté M. Renzi, qui n'a cessé de dénoncer le "tout-austérité" en Europe.
- Génération de quadras -
Les deux hommes, emblématiques d'une nouvelle génération de quadras au pouvoir en Europe, ont tous deux plaidé pour remettre la croissance au premier plan en Europe. Ils ont revanche pris soin de ne pas entrer dans le détail des solutions envisagées par la Grèce pour alléger le fardeau de sa dette, qui dépasse les 300 miliards d'euros.
"Nous n'avons pas discuté du fond des solutions proposées par le gouvernement grec", a assuré M. Renzi, qui a également tenu à marquer sa "différence" avec le leader de Syriza, la gauche radicale grecque.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis s'est de son côté montré plus précis lors d'un entretien, également à Rome, avec son homologue italien Pier Carlo Padoan.
"Nous allons mettre nos idées sur la table de l'eurogroupe (qui réunit les grands argentiers de la zone euro) mercredi de la semaine prochaine", a déclaré le ministre devant quelques journalistes.
Et pour mieux séduire ses partenaires, la Grèce semble avoir renoncé à une annulation pure et simple de sa dette, au profit, selon des déclaration de M. Varoufakis au Financial Times, d'un "programme d'échange de dettes" incluant des obligations indexées sur la croissance.
M. Varoufakis, qui a entamé dimanche à Londres une tournée européenne, sera jeudi matin à Berlin pour y rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Auparavant, il doit rencontrer mercredi le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi à Francfort, siège de la BCE.
- "stabilité suffisante" -
Devant ces deux interlocuteurs-clés pour la Grèce, M. Varoufakis devrait détailer ce plan. Athènes, a-t-il expliqué, entend d'abord obtenir de ses partenaires européens, d'ici la semaine prochaine, la "stabilité suffisante" pour lui permettre de négocier un accord global avant le 1er juin.
C'est là que le bât risque de blesser puisque l'une des solutions immédiates consiste à permettre à la Grèce d'émettre davantage d'emprunts à très court terme, souscrits en général par les banques grecques, mais avec la garantie de la BCE. Mais rien ne dit que celle-ci sera d'accord pour relever ce plafond.
Or, le temps presse pour Athènes, qui doit trouver de nouveaux financements très rapidement afin d'éviter l'asphyxie.
Restée très prudente, la chancelière allemande Angela Merkel a toutefois fait savoir qu'il était urgent d'attendre.
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