La soprano Sabine Devieilhe, silhouette gracile et voix aérienne, et le violoncelliste Edgar Moreau, 20 ans, ont emporté lundi soir les Victoires de la musique classique, tandis que les "révélations" récompensaient le jeune claveciniste Jean Rondeau et le ténor Cyrille Dubois.
L'émission était diffusée en direct de l'Auditorium du Nouveau Siècle avec l'Orchestre national de Lille dirigé alternativement par Jean-Claude Casadesus et Maxime Pascal sur France 3 et France Musique.
Sabine Devieilhe, 29 ans, éblouissante "Lakmé" à l'Opéra comique en janvier 2014 puis Reine de la nuit supersonique dans la Flûte enchantée à l'Opéra de Paris en mars, a reçu la Victoire de l'artiste lyrique de l'année.
La jeune Normande -elle est originaire d'un village près de Caen- s'est imposée en deux ans comme l'étoile montante des sopranos "colorature", la tessiture la plus aérienne. Ses rôles à Montpellier, Lyon et l'an dernier à Paris, la parution d'un premier disque sur Rameau ont confirmé un parcours élégant et déterminé.
Sabine Devieilhe garde la tête froide, et son petit gabarit comme sa simplicité souriante en font une "anti-star" à l'instar de son aînée Natalie Dessay, à laquelle on la compare souvent.
Elle chante les 4 et 5 février "L'enfant et les sortilèges" de Ravel à la Philharmonie de Paris, avant Londres (12 février) et l'été prochain le prestigieux festival de Glyndebourne en Grande-Bretagne.
Le jeune violoncelliste prodige Edgar Moreau, 20 ans, prix du prestigieux concours Rostropovitch à seulement 15 ans emporte la Victoire du soliste instrumental. Le jeune homme au visage de chérubin et aux boucles brunes a joué lundi soir "Czardas" de Vittorio Monti.
- "ça décoiffe!" -
Parmi les jeunes talents, le jury des Victoires a choisi Jean Rondeau, qui apporte à 23 ans toute sa fraîcheur au clavecin, et dans la catégorie lyrique le ténor Cyrille Dubois.
"Ca décoiffe!" a lancé l'animateur et musicien Frédéric Lodéon en accueillant Jean Rondeau. A 23 ans, le jeune homme n'a pas seulement une coiffure ébouriffante: il dépoussière sérieusement le clavecin, avec un premier disque de transcriptions de pièces de Bach écrites à l'origine pour d'autres instruments. Artiste éclectique, il joue régulièrement avec le groupe de jazz Note Forget et avec Nevermind.
Cyrille Dubois est un jeune poulain de l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Paris. Il va y chanter dans les jours qui viennent dans "Ariane à Naxos" de Strauss puis dans "Le Roi Arthus" de Chausson avec Roberto Alagna en mai/juin.
Parmi les nombreux invités, le ténor allemand Jonas Kauffmann, attendu pour recevoir une "Victoire d'honneur", n'était pas présent, contrairement à la belle soprano bulgare Sonya Yoncheva, qui vient de triompher au Met dans "La Traviata" et sort un premier disque, "Paris mon amour".
Le pianiste Bertrand Chamayou a joué en hommage au grand pianiste Aldo Ciccolini, décédé à 89 ans dans la nuit de samedi à dimanche.
Philippe Jaroussky, maintes fois récompensé aux Victoires de la musique, a chanté un extrait de son prochain disque consacré à Verlaine et un air d'Orlando de Haendel avec Emmanuelle Haïm et son Concert d'Astrée.
La sud-africaine Pumeza Matshikiza, qui a fait le voyage depuis Nantes, où elle participait dimanche soir au concert de clôture de la "Folle journée" a chanté avec panache un des airs favoris de La Callas "O mio babbino caro".
Le pari de l'émission est de réunir un large public en "prime time". L'audience avait subi une érosion l'an dernier avec 1,3 million de téléspectateurs en moyenne contre 1,9 million en 2013, l'année des vingt ans de l'émission.
Les Victoires de la musique classique ont fait découvrir aux grand public en 20 ans de nombreux talents devenus des stars, comme le contre-ténor Philippe Jaroussky, les pianistes Alexandre Tharaud et Bertrand Chamayou, les frères violonistes Gautier et Renaud Capuçon.
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