Quand le mur de Berlin chute, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, l'espoir d'une liberté absolue naît dans les coeurs allemands et dans ceux des millions de citoyens fatigués de la guerre froide. Mais le nouveau monde qui jaillit des entrailles du mur s'apparente davantage à un naufrage progressif qu'à un rêve devenu réalité.
Telle est l'histoire contée par Wilfried N'Sonde dans Berlinoise, son dernier roman paru chez Actes Sud. Une histoire dont a été acteur le romancier et compositeur né au Congo il y a 46 ans : après une enfance en France, l'écrivain veut participer à la grande Histoire et part à Berlin à l'annonce de la chute du mur. A 20 ans, il tombe amoureux d'une ville qui l'adopte. C'est donc tout naturellement que l'intrigue de Wilfried N'Sondé prend pour toile de fond Berlin et son historique récent.
Une idylle naissant sur les ruines du mur
Mais aimer sa ville n'empêche pas d'être critique. Le roman renferme beaucoup de noirceur. Il commence sur une rencontre rêvée : Stan, jeune Français qui part à Berlin assister à la chute du Mur, croise sur les ruines du mur honni Maya, mère blanche, père Cubain, à la beauté rayonnante. L'idylle commence. Une idylle née sur un tapis de roses : Berlin renaît, sa jeunesse se noie dans la fête, Berlin est cosmopolite, Berlin est, l'espace de quelques mois, capitale du monde libre.
L'ombre néonazie
Mais l'histoire connaît rarement de répit. Et l'amourette fusionnelle de Stan et Maya va progressivement s'empêtrer dans la toile d'une réalité qui les dépasse. Maya la métisse voit ressurgir, revenue d'outre-tombe, la folie néonazie, l'intolérance et le refus de la différence. A Berlin, en 1991, deux ans à peine après l'espoir d'une liberté retrouvée, les lumières s'éteignent, le chaos, qui prend la forme de crânes rasés et de bras levés bien haut, revient.
Un écho historique saisissant
Si la partie consacrée à la romance entre Stan et Maya s'avère parfois trop redondante sous la forme d'un « Je t'aime moi non plus » un peu attendu, le roman, de Wilfried N'Sondé vaut le détour. Il prend une résonnance toute particulière au moment où le mouvement Pegida, anti-immigrés et aux relents néonazis (son leader a été condamné après qu'une photo de lui grimé en Hitler ait été retrouvée), fait sortir des milliers d'Allemands dans les rues. C'est là la force du récit de Wilfried N'Sondé.
Pratique. Mardi 3 février, à 18h, rue Jeanne d'Arc, rencontre à l'Armitière.
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