Né à Rouen en 1940, Jean Calbrix est l’auteur de nombreux polars dont l’intrigue se passe en Normandie. Comme il aime à le dire, «les crimes de mes polars sont des crimes purement normands résolus par des Normands». Il est également mathématicien et a enseigné à la fac de Rouen.
Il publie son premier roman policier aux éditions Charles Corlet en 2000 : Mon cadavre se lève à Yvetot, l’histoire d’un abominable crime sur le campus résolu par le professeur Shura. Puis, les éditions Corlet lui proposent d’écrire des polars dont l’intrigue se passe à Rouen. Jean Calbrix imagine alors Mon cadavre s’enroue en Rouen, et Mon cadavre cherche son amant à Rouen. Attiré par le patrimoine rouennais et lui-même Rouennais, Calbrix prend plaisir à y placer ses intrigues.
Pourquoi de tels titres ?
« Lorsque j’ai commencé à collaborer avec les éditions Corlet, l’éditeur m’a proposé de trouver pour titre des jeux de mots. Mes aventures du commissaire Shura prendront alors pour titre Mon cadavre… et les lieux de l’intrigue me suggèrent des titres amusants : Mon cadavre n’a pas ri à Paris, Mon cadavre se met en boîte à Eu, Mon cadavre se sent fiévreux à Evreux, Mon cadavre se navre au Havre, Mon cadavre détale à Darnétal… J’écris en moyenne un polar par an. Mon prochain polar se situera dans le pays de Bray : c’est l’histoire d’une bavure judiciaire. Il est actuellement en relecture et sortira en avril 2015. »
Comment est né votre héros ?
« Le commissaire Shura de la Police Judiciaire d’Yvetot est un personnage intuitif, cérébral, et un fin psychologue. Shura est le diminutif d’Alexandre en Russe. Il m’a été inspiré par à un fameux mathématicien russe que j’avais eu l’occasion d’inviter à Rouen dans le cadre de mes activités universitaires. Shura comme le professeur Alexandre Arkangel Skii est calme et posé. A l’image de Maigret c’est un commissaire réfléchi. »
Qu’est ce qui vous attire à Rouen ?
« A Rouen, ce sont les petites ruelles qui m’inspirent le plus ainsi que le nom pittoresque des rues comme la rue de la Porte aux rats, la rue des Bons enfants. Je transpose parfois les lieux : j’invente une place Cauchoise à Yvetot par exemple. La rue du Champ de foire aux boissons près du Mont Riboudet m’a particulièrement inspiré. C’était une rue médiévale qui a été en grande partie détruite quand le quartier Pasteur a été réaménagé. C’est un lieu que j’ai connu jeune et qui m’a marqué. »
Y –a-t-il d’autres lieux emblématiques à Rouen ?
« Les panoramas m’inspirent : j’ai choisi par exemple la côte de Canteleu comme lieu de la remise de rançon dans Mon cadavre s’enroue en Rouen. La côte de Canteleu, la côte Sainte-Catherine et le panorama de Mont St Aignan sont des lieux emblématiques, fortement connotés et à la dimension cinématographique : ce n’est pas par hasard si la vue de la côte Sainte-Catherine a inspiré à Victor Hugo le surnom de « ville aux cent clochers ».
Rouen est-il un lieu propice au polar ?
« C’était le cas avant ses rénovations : quand certains quartiers étaient encore insalubres et sordides. J’ai connu par exemple le quartier Martainville après la guerre, il était particulièrement miséreux. Mes polars sont contemporains : la cité qui est décrite est plus moderne que cela, mais mes romans gardent la mémoire de lieux disparus. »
Pratique. Jean Calbrix, Mon cadavre s’enrouen en Rouen et Mon cadavre cherche son amant à Rouen, Editions Corlet, 12E, www.corlet-editions.fr
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