L'UMP et le FN vont tenter dimanche de ravir au PS l'ancien siège de député de Pierre Moscovici dans le Doubs, lors d'une législative partielle aux allures de test, après les attentats de Paris et avant les départementales de mars.
Le regain de popularité de l'exécutif après les attentats de janvier peut constituer un motif d'espoir pour le candidat socialiste Frédéric Barbier. Mais il peut aussi craindre un vote sanction sur ce territoire populaire frappé par le chômage.
La présence de la gauche au deuxième tour est "l'inconnue majeure du scrutin", estime Bernard Sananes, de l'institut de sondages CSA, relevant que la 4e circonscription du Doubs, berceau de l'industrie automobile, compte 22% d'ouvriers contre 13,5% au niveau national.
"On parle de la succession de Moscovici", l'ancien ministre de l'Économie nommé commissaire européen, "qui a fait exploser les impôts en France", avait lancé le secrétaire général de l'UMP Laurent Wauquiez, lors d'une visite de soutien au candidat UMP Charles Demouge, un ancien enseignant de 69 ans.
"Nous avons été unis pour se protéger contre les attentats, mais ça n'empêche pas d'être lucide pour le reste des fausses promesses" du gouvernement, avait-il déclaré, qualifiant ce scrutin de "bataille symbolique".
Frédéric Barbier, suppléant de Pierre Moscovici, semble surtout craindre la dispersion à gauche. Quatre autres candidats de gauche sont en effet présents au premier tour (EELV, Front de gauche, LO, communiste), sur treize candidats au total.
- 'Péril islamiste' -
"S'il n'y a pas un rassemblement dès le premier tour, il y a un vrai risque que la gauche ne soit pas au 2e tour", a reconnu durant la campagne cet ancien cadre d'Électricité Réseau Distribution France (ERDF) de 54 ans.
Seulement deux candidats devraient avoir accès à ce second round, si la forte abstention attendue se confirme. Et M. Barbier estime être le seul à gauche en mesure d'atteindre ce deuxième tour, qui aurait lieu le 8 février.
Pour mobiliser son camp, il a multiplié les distributions de tracts à la sortie des usines, défendant le bilan du député sortant, Pierre Moscovici, qui "a travaillé pour sauver Peugeot".
Le désormais commissaire européen avait remporté la 4e circonscription du Doubs en juin 1997, avant de la perdre face à l'UMP en 2002, puis finalement de la reconquérir en 2007 et de la conserver en 2012.
Pour reprendre la main, la droite part plus rassemblée que la gauche: l'UMP a obtenu le soutien de l'UDI et le MoDem a décidé de ne pas présenter de candidat pour éviter "de faire le jeu de candidats extrémistes".
Le FN, qui avait récolté 36% des voix sur la 4e circonscription du Doubs lors des élections européennes de 2014, espère lui clairement terminer en tête du premier tour dimanche et permettre à l'extrême droite de conquérir au deuxième tour un troisième siège à l'Assemblée nationale.
Avec Marine Le Pen, venue la soutenir aux portes de l'usine PSA Peugeot Citroën de Sochaux, l'eurodéputée FN Sophie Montel, 45 ans, a axé sa campagne sur la désindustrialisation et le "péril islamiste", au lendemain des attentats de janvier qui ont fait 17 morts à Paris.
Lors du premier tour de la législative de 2012, elle avait obtenu 23,87% des suffrages, devant l'UMP Charles Demouge (23,21%) et derrière Pierre Moscovici (40,81%). Au deuxième tour, M. Moscovici l'avait emporté avec 49,32% devant M. Demouge (26,21%) et Mme Montel (24,47%).
L'élection permettra de "voir si le score du FN aux européennes était un nouveau palier durable ou un record dû à la particularité du scrutin", selon Bernard Sananes, pour qui la candidate frontiste devrait quoi qu'il en soit "virer en tête au premier tour".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.