Le groupe Etat islamique (EI) a affirmé samedi avoir exécuté un otage japonais enlevé en Syrie, le second en une semaine, un acte qualifié d'"ignoble" par Tokyo et fermement condamné par Washington, Paris et Londres.
Le Japon a juré dimanche qu'il ne céderait pas face au terrorisme, après la diffusion d'un enregistrement attribué à l'EI annonçant la décapitation d'un deuxième ressortissant japonais.
"Nous en sommes outrés et condamnons (cet acte) avec la plus grande fermeté", a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga.
Il a jugé "hautement probable" l'authenticité de la vidéo relatant l'exécution de l'homme identifié comme étant le journaliste Kenji Goto, enlevé l'automne dernier en Syrie.
L'EI avait déjà annoncé il y a une semaine avoir tué un premier otage japonais, Haruna Yukawa, capturé en août en Syrie, avant que Kenji Goto n'aille à sa recherche et ne soit enlevé à son tour fin octobre ou début novembre.
"C'est un acte de terrorisme ignoble contre lequel je suis très en colère", a renchéri le Premier ministre Shinzo Abe, visiblement ému.
"Nous ne pardonnerons jamais aux terroristes", a-t-il poursuivi. "Le Japon est fermement résolu à prendre ses responsabilités en lien avec la communauté internationale pour combattre le terrorisme" et pour que ceux qui en sont responsables "soient traduits en justice".
M. Abe a adressé ses regrets aux proches de l'otage et déploré que tous les efforts du gouvernement n'aient pas permis de le sauver.
"Je n'ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir, le gouvernement a fait le maximum pour gérer cette crise, c'est très regrettable (qu'on en arrive à cette issue)", a reconnu le Premier ministre.
"Kenji est parti. Je ne peux trouver de mots face à cette triste mort", a réagi devant les caméras la mère de la victime, Junko Ishido.
Né en 1967 et père de deux jeunes enfants, Kenji Goto était un journaliste indépendant qui fournissait des reportages sur le Moyen-Orient aux chaînes de télévision japonaises.
- Similitudes avec de précédentes vidéos -
Dans la nouvelle vidéo diffusée samedi sur Twitter, on voit Kenji Goto en tenue orange à genoux, à côté d'un homme debout, masqué et tout de noir vêtu, avec un couteau à la main. La dernière image présente un corps sans vie.
Selon le centre de surveillance des sites islamistes SITE, le bourreau à l'accent britannique est le même que sur les précédentes vidéos de décapitation d'otages occidentaux par l'EI.
Cet homme affirme que l'exécution de Kenji Goto punit la "participation irresponsable" du Japon à la guerre de la coalition internationale contre les jihadistes.
Les réactions n'ont pas tardé: le président américain Barack Obama a condamné un "meurtre odieux" et "barbare".
Son homologue français François Hollande a fait part de son indignation, soulignant que la France était "solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve".
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a qualifié cet acte de "méprisable" et "effroyable". "C'est un rappel de plus que l'EI est l'incarnation du mal, sans égard pour la vie humaine", a-t-il jugé.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.