Manuel Valls a poursuivi vendredi à Pékin son offensive pour attirer les investissements chinois en France, en faisant la promotion d'un pays "attractif, pro-entreprises, et qui se réforme".
"Oui, la France est ouverte aux entreprises chinoises! Oui, vos investissements - nous savons tous que la Chine a des capacités financières tout à fait considérables - sont les bienvenus", a déclaré le Premier ministre français dans un discours devant les milieux économiques chinois.
La "réalité", a-t-il insisté au deuxième jour de sa visite officielle en Chine, est que "la France est un pays attractif, un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme".
"La France est un pays qui vous attend, mon gouvernement souhaite lever tous les obstacles pour permettre à tous les investisseurs chinois de venir. Ne craignez ni notre droit, ni notre droit social, ni la réalité française, au contraire, c'est un pays qui vous permettra de faire de très belles affaires. Donc bienvenue en France", a encore dit le chef du gouvernement.
Dans cette prise de parole, Manuel Valls a évité de justesse de qualifier la France et la Chine d'"alliés fidèles", en s'écartant du texte de son discours remis à la presse, pour y préférer une formule plus conforme aux réalités diplomatiques.
M. Valls devait être reçu dans l'après-midi par le président chinois Xi Jinping, ainsi que par le numéro trois de l'Etat communiste, le président de l'Assemblée nationale populaire Zhang Dejiang.
Comme au premier jour de son déplacement jeudi, Manuel Valls a de nouveau appelé à "rééquilibrer" les relations économiques franco-chinoises.
"Trop d'obstacles continuent de freiner nos échanges", a-t-il dit, expliquant avoir décidé jeudi avec son homologue chinois, Li Keqiang, de "travailler à la levée de ces entraves". Dans le domaine de l'agroalimentaire (lait, viande, charcuterie, vin) notamment, "nous souhaitons qu'une série d'obstacles administratifs soient levés".
Concernant le nucléaire, pierre angulaire de la coopération franco-chinoise, Manuel Valls a par ailleurs proposé "un nouveau partenariat nucléaire de grande ambition et qui doit dans les années qui viennent couvrir l?ensemble du cycle de l?amont à l?aval".
Hors du volet économique, la France veut également porter à 50.000 le nombre d'étudiants chinois en France - contre 35.000 actuellement - et à 5 millions le nombre de touristes par an d'ici 2020, a-t-il rappelé.
Le Premier ministre a enfin dit que les réformes en cours du marché du travail allaient se "poursuivre" et que l'adoption de la loi Macron en cours de discussions difficiles à l'Assemblée, signerait "une étape importante" pour le pays.
-Le PM chinois inquiet sur la Grèce-
M. Valls a par ailleurs répondu à des inquiétudes chinoises sur la situation de la Grèce et de la zone euro.
"La Grèce restera, doit rester dans la zone euro, le nouveau Premier ministre grec (Alexis Tsipras, gauche radicale, ndr) l'a dit, il ne peut pas en être autrement", a-t-il assuré. "Il faut aider la Grèce à sortir de la crise qu'elle connaît. Mais en même temps la Grèce, c'est ainsi que fonctionne l'Union européenne, doit respecter ses engagements", a-t-il poursuivi.
Jeudi, lors de son entretien avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, ce dernier avait demandé à Manuel Valls si la Grèce allait sortir de la zone euro, selon l'entourage du chef du gouvernement français.
Tôt vendredi, M. Valls s'était rendu à Pékin dans la maison des arts Yishu 8, une visite en marge de son calendrier officiel. Il était initialement envisagé qu'il y rencontre des représentants de la société civile, un registre d'échanges toujours sensible en Chine.
Mais la liste des interlocuteurs prévus pour M. Valls s'est réduite pour des raisons inexpliquées, et le Premier ministre français a finalement seulement rencontré deux artistes exposés dans ce lieu historique, ancienne université franco-chinoise avant l'avènement du communisme.
M. Valls n'a pas souhaité s'aventurer sur le terrain de la politique intérieure. Interrogé sur un sondage qui le place comme meilleur candidat de la gauche à la présidentielle de 2017, où il battrait Marine Le Pen au second tour, il n'a pas souhaité le commenter.
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