Les centaines de milliers de voyageurs de la ligne A du RER pourraient connaître à nouveau des difficultés vendredi, les syndicats ne donnant pas de mot d'ordre aux conducteurs qui s'étaient spontanément mis en grève jeudi provoquant la paralysie du trafic.
Le cauchemar pour 1,2 million de passager a duré une partie de la journée. C'est un arrêt de travail spontané des conducteurs dénonçant l'agression d'un des leurs qui a entraîné l'interruption du trafic une partie de la journée.
Vendredi, ce pourrait être partie remise puisqu'une réunion avec la direction s'est terminée jeudi soir sur "un constat de désaccord".
"Il n'y a aucun mot d'ordre, le mouvement appartient aux conducteurs, à eux de décider ce qu'ils comptent en faire", a déclaré à l'issue de la réunion Thierry Babec de l'Unsa CGT-- premier syndicat sur la ligne A qui dessert le quartier d'affaires de La Défense à l'Ouest de Paris et Disneyland Paris à l'est de la capitale.
"Si le travail ne reprend pas demain matin, l'entreprise fera tourner tous les effectifs disponibles d'encadrement. Il y aura des trains demain matin c'est sûr, mais combien?", dit-il.
"Demain les gens feront ce qu'ils veulent. On verra ce qui va se passer", lâche un conducteur de Torcy (Seine-et-Marne).
Dans une note consultée par l'AFP, la direction promet une réunion de travail vendredi pour "définir les modalités de traitement des enquêtes d'exploitation" et "cadrer les relations entre encadrement de proximité et conducteurs". En cas d'incident, la RATP "s'engage à compléter le dispositif actuel" de manière "à le rendre conforme aux souhaits exprimés par le personnel de conduite".
La direction s'engage aussi "à proposer une organisation permettant d'améliorer le soutien opérationnel sur les quais"
- Passagers bloqués -
"Je sais comment rentrer chez moi, mais je n'arrive pas à trouver le bon train", témoigne Lara à la gare Saint-Lazare, où les passagers ont été invités à se dérouter pour prendre d'autres trains. "J'ai mis deux heures pour venir ce matin, au lieu de 40 minutes", dit-elle.
Les conducteurs ont cessé le travail jeudi matin à leur prise de service en apprenant l'agression d'un collègue, mercredi soir en gare de Torcy.
Selon une source policière, un passager s'est fait coincer la main lors de la fermeture d'une porte et le signal d'alarme a été activé. "Énervé", l'homme a donné "un coup de tête" au conducteur du RER qui avait quitté sa cabine "pour réarmer le système d'alarme", avant de prendre la fuite. Le conducteur a eu le nez fracturé.
Le trafic du RER A a repris partiellement et progressivement à partir de 16H30.
A Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), l'un des terminus de la ligne, à l'arrivée peu après 18H00 d'un des premiers RER ayant repris le trafic, des passagers au pas rapide confient avoir eu moins de mal au retour qu'à l'aller. "J'ai eu de la chance", confie Elisabeth, assistante de direction. Le matin, elle a mis deux heures, le double du temps habituel.
L'interruption totale du trafic pendant la plus grande partie de la journée constitue une première pour cette ligne ferroviaire, la plus chargée d'Europe.
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