Plusieurs dizaines de milliers de salariés allemands de l'industrie, principalement de l'automobile ont fait grève jeudi, alors que des négociations salariales dans le secteur géant de la métallurgie patinent.
En tout, quelque 70.000 salariés avaient débrayé sur tout le territoire jusqu'à l'après-midi, touchant 300 entreprises, a indiqué le syndicat IG Metall, qui prévoit d'autres actions dans la soirée et vendredi.
Plus de 25.000 salariés ont participé dans la seule région du Bade-Wurtemberg (sud), sur plus de 100 sites, et plus de 22.000 en Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), selon un décompte des sections régionales concernées du syndicat.
Le mouvement a été particulièrement suivi dans les usines des constructeurs automobiles Mercedes à Mannheim et Daimler à Sindelfingen, ainsi que chez Ford à Cologne, avec plus de 10.000 grévistes.
Ailleurs l'activité d'Airbus à Hambourg (nord) a été perturbée, avec une manifestation rassemblant 2.000 salariés aux portes de l'usine.
Ces premiers mouvements sont des grèves "d'avertissement" et répondent au ballet très codifié des conflits sociaux en Allemagne. Les employés débrayent durant quelques heures, une étape préalable avant d'éventuelles grèves dures illimitées en cas de blocage des négociations.
Celles-ci ont débuté mi-janvier mais jusqu'à jeudi minuit une trêve interdisait aux salariés de faire grève.
Le syndicat réclame 5,5% de salaire en plus pour les quelque 4 millions de salariés concernés, dans un secteur qui va de l'automobile à l'électroménager en passant par l'électronique et les machines-outils. Le patronat a mis sur la table des hausses de salaires de 2,2%.
"La forte participation aux grèves montre ce que les salariés pensent de l'offre" des employeurs, a commenté jeudi Jörg Hofmann, vice-président d'IG Metall. "Ce qui nous a été proposé jusqu'ici est irresponsable", selon lui.
IG Metall revendique aussi un meilleur régime de formation et de meilleures conditions de fin de carrière. "Nous attendons une proposition sur les trois aspects de notre revendication", a rappelé le leader syndicaliste.
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