Sites pétroliers et industriels bloqués, barrages filtrants et distribution de tracts: la CFDT s'est lancée mercredi dans l'action, malgré une possible sortie de crise jeudi avec la reprise du dialogue entre syndicats et patronat du transport routier.
"Notre action vise les donneurs d'ordre de la FNTR (la plus importante fédération patronale) qui ne donnent toujours pas satisfaction à nos revendications de revalorisations salariales", explique Jacques Bécault, responsable CFDT Transport en Poitou-Charentes.
A La Rochelle, une soixantaine de chauffeurs routiers (CGT, FO, CFDT) bloquent depuis cette nuit les deux terminaux pétroliers du port.
"Le durcissement de notre mouvement vise à peser sur les négociations qui reprennent" jeudi matin, assure M. Becault, exprimant son "désappointement vis-à-vis des propositions patronales qui ne font pas décoller les grilles de la convention collective au-dessus du SMIC".
La dernière séance de négociations salariales s'est terminée sur un "constat d'échec", selon la FNTR, qui juge irréalisable l'augmentation de 5% réclamée par les syndicats. Elle propose 2% pour les plus bas coefficients a l'embauche, actuellement sous le Smic.
Sous l'impulsion du gouvernement, les partenaires sociaux doivent renouer le dialogue jeudi matin. Mais en attendant, la CFDT entend redonner sur le terrain un second souffle au mouvement d'actions impulsé depuis le 18 janvier par l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), qui faiblit chaque jour un peu plus.
En Haute-Normandie, une soixantaine de manifestants ont pris pour cible deux sites de transport routier, l'un à Oissel au sud de Rouen, l'autre à Lillebonne près du Havre.
"Des camions sont bloqués dans leurs dépôts", indique Bruno Petit, un délégué CFDT, précisant qu'il s'agissait de camions "appartenant à des sociétés dont les directions sont impliquées dans les négociations nationales".
A Reims, la zone industrielle de la Pompelle est bloquée "par plus de 80 personnes", selon le responsable local de la CFDT Transport, Jean-Marie Hommet. "On a six points de blocage. Aucun camion, aucun fourgon ne sort de la zone", prévient-il.
- 'Tirés vers le bas' -
Dans le Nord-Pas-de-Calais, une centaine de poids-lourds ont bloqué les ronds-points d'accès à la zone d'activité de Tilloy-les-Mofflaines, près d'Arras, selon la CFDT. La plate-forme multi-modale de Dourges (Pas-de-Calais) et le dépôt pétrolier Unican à Dunkerque (Nord) étaient également touchés, selon la même source.
A l'appel de la CFDT, une cinquantaine de personnes bloquaient mercredi matin "dans le calme" deux sociétés de transports de produits pétroliers dans le Rhône, respectivement à Chasse-sur-Rhône et Corbas, a-t-on appris de sources concordantes.
"Si nous laissons bien sûr les salariés accéder au site, en revanche aucun camion n'entre ni ne sort", assure Christian Cottaz, secrétaire national à la CFDT Transport.
"On nous demande plus de responsabilités qu'avant et plus de qualifications mais sans contrepartie. On nous demande plus pour avoir moins. Les salaires sont tirés vers le bas pour tout le monde", affirme-t-il.
En Ile-de-France, une seule action d'envergure était menée, près de Nangis (Seine-et-Marne), avec le blocage de l'accès à la plateforme de chargement de la raffinerie Total de Grandpuits, qui alimente la région parisienne.
En plus de ces actions coups de poing, la CFDT a procédé à des distributions de tracts dans plusieurs villes, comme Toulouse ou La Farlède, près de Toulon (Var).
"C?est plutôt une journée de sensibilisation que de blocage", explique Christophe Laguzzi (CFDT), présent sur place. "Certains routiers s?arrêtent et nous demandent des nouvelles sur les avancées des négociations", a-t-il poursuivi.
Des barrages filtrants ont également été installés dans la Sarthe, la Marne, en Indre-et-Loire, dans les Côtes-d'Armor ou encore dans les Bouches-du-Rhône.
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