Entendre l'hymne américain résonner à Cuba, c'est l'expérience surprenante qu'ont vécue il y a quelques jours des sportifs participant au triathlon de l'île communiste, en plein processus de réchauffement avec les États-Unis.
Portant fièrement le logo "USA" sur leurs tenues, Jim Donaldson et Robert Plant ont nagé, pédalé et couru jusqu'à l'esplanade "anti-impérialiste" de La Havane, en bord de mer, édifiée par Fidel Castro en 2000 pour organiser des protestations face à la Section des intérêts américains.
"C'est une course historique car c'est la première fois que des Américains viennent y participer", racontait Jim Donaldson, un retraité de 70 ans ayant fait le déplacement depuis l'Ohio.
La veille, Jim et Robert avaient participé à la course plus courte organisée sur la Marina Hemingway. Tous deux ont terminé en une heure et demie.
"A la cérémonie de remise des prix, deux Américains avaient gagné la (course) juniors et on a joué l'hymne américain. C'était assez exaltant d'écouter l'hymne national américain joué à Cuba", souligne Jim, qui, à l'instar de ses compatriotes dans l'équipe, a donné son matériel de triathlon à des athlètes cubains.
Hasard du calendrier, la compétition s'est déroulée quelques jours seulement après la tenue à La Havane de discussions historiques entre Cubains et Américains, destinées à préparer la normalisation de leurs relations, gelées depuis 1961.
Au total, 25 triathlètes américains ont fait le voyage jusqu'à Cuba, après avoir obtenu une autorisation spéciale de Washington.
Ils pourraient être plus nombreux à venir dans les prochains mois, alors que le président américain Barack Obama a levé certaines restrictions aux voyages : désormais 12 catégories d'Américains, dont les athlètes, pourront visiter l'île communiste sans avoir à demander la permission.
- 372 athlètes de 29 pays -
Et le sport pourrait faire office de passerelle entre ces deux pays qui partagent une même passion pour la boxe et le baseball.
"Nous vivons un moment spécial, les relations entre Cuba et les États-Unis sont en train de se normaliser et le sport est un moyen aussi de rapprocher les peuples", explique à l'AFP Alejandro Puerto Torres, président de la Fédération cubaine de triathlon.
Au total, 372 athlètes de 29 pays ont participé aux courses organisées samedi et dimanche.
Jim Donaldson et Robert Plant prévoient déjà de revenir pour la compétition de l'an prochain.
"Les vannes sont ouvertes. Cela va devenir un gros événement ici", assure Robert Plant, dentiste de 71 ans originaire de San Francisco.
Mais "il faut éliminer une série d'obstacles pour que puisse venir le tourisme, ce qui serait très bénéfique pour l'économie cubaine", estime Ricardo Vardez Gonzalez, ingénieur de 49 ans, venu regarder la course avec son neveu de neuf ans.
Alors qu'à la tombée du jour, le gagnant de la course, un Argentin, franchissait la ligne d'arrivée, Robert Plant regardait d'un air pensif la Section d'intérêts américains, appelée à devenir la future ambassade.
"Quelle ironie que ce soit ici. Tout fait sens", estime-t-il : "Cette ambassade, ici, est un bon symbole de notre coopération avec les Cubains".
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