Des experts tentaient mardi d'établir les causes de l'accident d'un avion de combat F-16 grec ayant tué neuf Français et deux Grecs en s'écrasant au décollage sur d'autres appareils lors d'un entrainement sur une base militaire du sud-est de l'Espagne.
Selon un dernier bilan fourni mardi matin par le ministère espagnol de la Défense, un Français grièvement atteint est mort dans la nuit de ses blessures, tandis que 20 personnes -- neuf autres Français et 11 Italiens -- ont été blessées
Une femme capitaine et navigatrice figure parmi les morts selon le ministère français.
Et parmi les neuf blessés français restants, seuls cinq étaient toujours hospitalisés, dans un état grave mais stable.
La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a elle fait état de douze blessés en s'exprimant devant le Sénat sur l'accident.
En Grèce, un deuil a été décrété au sein des forces armées. Le nouveau Premier ministre, Alexis Tsipras, a décidé de dépêcher sur place le chef d'état major Evanguelos Tournas, selon l'agence de presse grecque.
Mardi pendant ce temps, rien ne filtrait de la base aérienne de Los Llanos, à quelque 250 km au sud-est de Madrid, un centre où jusqu'à présent l'OTAN formait l'élite de ses pilotes pour l'aviation de combat.
- Susbtance toxique -
Derrière les murs de la base, des enquêtes ont commencé sur plusieurs fronts afin de déterminer comment le F-16 Grec avec deux capitaines grecs à bord a soudainement perdu de la puissance au décollage lundi à 15h16.
Cet avion de combat de Lockheed Martin -- le modèle plus vendu au monde selon le constructeur -- a ensuite légèrement viré à droite avant de s'écraser sur cinq avions de guerre, fauchant pilotes et mécaniciens et endeuillant les militaires des sept pays (France, Italie, Grèce, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) qui participaient à une session de formation.
En Espagne, un magistrat de Valence a été saisi, qui dirigera l'enquête avec l'aide de la garde civile. Le parquet de Paris a également lancé des investigations. Dans ce cadre, des gendarmes seront dépechés sur place, selon une source judiciaire en France.
Sur le plan plus technique, une commission espagnole d'enquête sur les accidents d'aéronefs militaires doit collecter les restes des appareils, retrouver les boîtes noires, écouter les conversations avec la tour de contrôle, une investigation longue et minutieuse, a précisé un responsable du ministère de la Défense.
Deux enqueteurs Français du Bureau Enquetes accidents Defense (BEAD Air) sont également sur la base, selon le ministère français de la Défense.
L'accident a suscité une vive émotion en France, où une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale et au Sénat.
C'est pour l'armée française un des plus graves bilans en une seule journée, depuis une embuscade dans la passe d'Uzbin (est de l'Afghanistan) en 2008, qui avait fait dix morts.
A Los LLanos, le crash du F-16 sur deux AMX italiens, deux Alfa Jet français, un Mirage 2000 français a aussi provoqué un violent incendie et dégagé une substance très toxique, l'hydrazine, a expliqué sur place le capitaine Jose Guerreira de l'armée de l'air.
La présence de l'hydrazine, un carburant pour le moteur auxiliaire du F-16, empêchait en fin de matinée que les corps des victimes puissent être retirés, a précisé le capitaine Guerreira.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, était attendu en fin d'après-midi. Il se rendra sur la base et au chevet des deux blessés encore hospitalisé dans la vill voisine d'Albacete, les trois autres étant à Madrid.
- Pilotes d'élite -
Au moins sept des neuf victimes françaises appartenaient à la base aérienne 133 de Nancy-Ochey dans l'est de la France, où une cellule de crise a été mise en place. Selon son commandant le colonel Olivier Lapray, les militaires de la BA 133 étaient "de grands professionnels".
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