Après une année 2013 ponctuée par de nombreuses grèves et manifestations des agents du centre hospitalier public du Cotentin, Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait ordonné la rédaction de deux rapports. En effet, les négociations entre direction et syndicats sur une éventuelle réorganisation de l'hôpital étaient alors dans l'impasse, et l'établissement cumulait un déficit de 27 millions d'euros.
Le rapport de l'Agence Nationale d'Appui à la Performance (Anap), rendu public en juillet 2014, préconisait la suppression de 150 postes, via la fermeture de 2 à 3 blocs opératoires sur 6, et la fermeture de 90 lits supplémentaires.
Collaborer avec la polyclinique
Les inspecteurs de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) viennent quant à eux de présenter leurs conclusions aux élus du Cotentin. Rien de bien surprenant, ils ont trouvé un hôpital en "extrême difficulté", en raison notamment de sa "situation géographique particulière", ses "difficultés de recrutement médical", son "volume d'activité en stagnation sur longue période" et bien sûr son "déséquilibre financier croissant" (environ 40 millions d'euros de déficit cumulé fin 2014).
Pour les rédacteurs du rapport Igas, "l'hôpital doit développer ses activités et privilégier des coopérations fortes avec la polyclinique, et plus largement la médecine de ville". Des actions qui doivent s'accompagner d'une "révision des organisations internes".
"Un coup d'épée dans l'eau"
L'Agence Régionale de Santé de Basse-Normandie va restituer les conclusions de cette mission Igas au personnel, afin de définir "dans la concertation" les actions à mettre en oeuvre. Les discussions étant au point mort fin 2013, difficile d'imaginer que les mois passés suffiront pour remettre toutes les parties autour de la table...
Membre du CHSCT et représentant du syndicat FAFPH, Eric Labourdette qualifie ces premières conclusions de "coup d'épée dans l'eau". "On a perdu du temps, et en deux ans le déficit cumulé a doublé !". Et de dénoncer le fossé creusé entre la direction et les soignants, qui font face à une saturation des urgences ces jours-ci. "On oppose les chiffres à une réalité qui est tout autre. Faut-il qu'il y ait un accident grave pour que l'on s'en rende compte ?"
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