Les principaux protagonistes de l'affaire Bettencourt sont arrivés lundi matin au Palais de justice de Bordeaux, où doit se tenir durant cinq semaines le premier procès de ce dossier tentaculaire, pour "abus de faiblesse" au détriment de la richissime héritière de L'Oréal, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Prévenus vedettes, Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que François-Marie Banier, proche de la milliardaire, ont gravi avant 09h00 les marches de la Cour d'appel qui accueille ce procès fleuve.
Car si les faits qui sont reprochés aux dix prévenus - "abus de faiblesse", "blanchiment" ou "recel" selon les cas - sont bien du ressort du tribunal correctionnel, l'affaire Bettencourt a attiré une foule de journalistes telle (environ 150 accrédités) que les débats se dérouleront dans l'ancien Palais de Justice de Bordeaux, dont les locaux sont plus spacieux et mieux adaptés à un procès d'une telle envergure que le TGI.
L'homme d'affaires Stéphane Courbit est arrivé peu après MM. de Maistre et Banier. Comme eux, il est soupçonné d'avoir profité de la vulnérabilité de la vieille dame alors qu'elle souffrait de sénilité depuis septembre 2006, selon une expertise psychiatrique dont les termes devraient être fortement débattus au procès.
Le député UMP Eric Woerth, jugé pour "recel" d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre à l'époque où il était trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, est lui aussi attendu lundi sur le banc des prévenus à Bordeaux.
Partie civile au procès, la fille unique de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, était également présente lundi. C'est par elle, et une plainte visant M. Banier, que l'affaire avait débuté fin 2007.
Réconciliée avec sa fille fin 2010, Liliane Bettencourt, aujourd'hui âgée de 92 ans, affaiblie, et placée sous tutelle, sera la grande absente de ce procès, dont les débats doivent officiellement être ouverts à 10h00.
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