Des milliers de manifestants munis de ballons noirs et d'affichettes "Je suis Vincent Lambert" ont défilé dimanche, à Paris, pour dénoncer, lors d'une "Marche pour la vie", "la menace de l'euthanasie à l'Assemblée nationale", a constaté une journaliste de l'AFP.
Le défilé entre les places Denfert-Rochereau et Vauban a réuni entre 11.000 selon la police et 45.000 personnes d'après les organisateurs, venues de toute la France.
Pour sa 10e édition, la Marche pour la vie, traditionnellement dédiée à la dénonciation de l'avortement, a choisi de s'élever contre "la légalisation de gestes euthanasiques". Elle s'est tenue quatre jours après un débat sur la fin de vie à l'Assemblée nationale autour d'une proposition déposée par Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS), qui sera examinée en mars.
Derrière la banderole de tête "Je suis Vincent Lambert", avaient pris place Viviane Lambert, sa mère, l'avocat de cette dernière, Me Jérôme Triomphe et, en blouse blanche et stéthoscope, le neurologue Xavier Ducros, conseiller médical des parents de Vincent Lambert.
Viviane Lambert est venue "se battre" pour son fils, victime d'un grave accident de la route en 2008, atteint de lésions cérébrales irréversibles et dont elle refuse l'arrêt des soins.
"On se bat pour Vincent mais aussi pour la société () Il y a une porte qui s'est ouverte. Aujourd'hui, c'est Vincent. Il n'est pas le premier et il ne sera pas le dernier", a-t-elle assuré à la presse avant le début de la manifestation.
"La loi Leonetti permet l'euthanasie; c'est grave de l'introduire dans le droit sans la nommer", a renchéri le Pr Ducros.
Les organisateurs de la Marche font un lien direct entre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et "le droit à mourir dans la dignité" qui permettrait aux malades incurables, de "bénéficier d'une sédation profonde et continue", comme proposé par Jean Leonetti et Alain Claeys.
"L'avortement est un permis de tuer, mis dans la loi sous couvert de la liberté des femmes, qui se poursuit aujourd'hui" avec les textes en débat, a dit Cécile Edel, présidente de Choisir la vie, un des mouvements fondateurs de la Marche.
"Ce n'est pas à nous de décider qui doit vivre ou mourir", explique Isabelle, une ancienne infirmière venue défiler en famille, dont sa fille trisomique de 21 ans.
"Cela commence ainsi mais où s'arrête t-on ? Ce qu'on a fait dans les camps de concentration, on risque de le faire dans les hôpitaux", lance-t-elle.
La marche, animée par une sono et encadrée par une centaine de jeunes volontaires, s'est figée lors d'une minute de silence "pour les neuf millions de vie qui n'ont pas pu naître".
Jean-Paul, un badaud, estime qu'il assiste à "un mélange des genres".
"On croit que les revendications portent sur la santé puis on voit des drapeaux à fleur de lys, des symboles de la chouannerie", constate-t-il, "ça dérive sur un mouvement droitier, d'après moi, ça les dessert".
Le mouvement, qui dit avoir reçu le soutien du pape François, a réuni l'an dernier à Paris plusieurs dizaines de milliers de personnes contre l'interruption volontaire de grossesse.
La Cour européenne des droits de l'Homme a été saisie de l'affaire Vincent Lambert par ses parents notamment qui refusent une décision du conseil d'Etat en faveur de l'arrêt de l'alimentation et hydratation artificielles de cet homme de 38 ans, tétraplégique et en état végétatif.
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