Cent mille personnes ont bravé le froid samedi dans le sud francophone de la Belgique pour participer aux festivités organisées dans la ville de Mons, promue capitale européenne de la culture pour un an avec l'ambition d?insuffler un nouvel élan à une région durement touchée par la crise.
Le roi Philippe et la reine Mathilde ont donné le coup d'envoi des festivités en inaugurant une grande exposition "Van Gogh" présentée jusqu'au 17 mai et qui retrace à travers 70 ?uvres le séjour de deux ans du peintre à Mons et dans le Borinage, un ancien bassin minier et sidérurgique qui borde la ville.
Un imposant dispositif de sécurité avait été mis en place en raison de l'alerte terroriste déclenchée après le coup de filet antijihadiste la semaine dernière.
Plus de 500 policiers, dont des CRS français venus de Lille, ont été mobilisés pour veiller sur la fête et protéger les nombreuses personnalités invitées, au nombre desquelles Martine Aubry, maire de Lille, qui a été capitale de la culture européenne en 2004.
"Tout est sous contrôle", avait assuré en fin d'après-midi le ministre de l'Intérieur Jan Jambon après une tournée du dispositif.
La fête s'est terminée avec un feu d'artifice et a été un succès. "Plus de 100.000 personnes ont participé à l?événement", s'est félicité l'ancien Premier ministre socialiste et maire de la ville Elio Di Rupo.
"Mons 2015 a réussi son premier pari", a-t-il lancé.
L'événement n'a toutefois pas suscité un grand intérêt dans la partie flamande du Royaume.
Les sites internet des principaux quotidiens et de la TV flamands ne lui ont accordé aucune attention samedi. Le site internet du quotidien francophone Le Soir a en revanche organisé un suivi en direct.
"Pour sortir cette région de la crise, il fallait un choc, un changement de paradigme. Il fallait que la volonté l?emporte sur la résignation, l?audace sur l?inertie, l?imagination sur les désillusions. Notre redressement sera une contribution au redéploiement multipolaire de la Wallonie, elle aussi en plein renouveau", a soutenu Elio Di Rupo.
La ville espère générer un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros, a-t-il annoncé.
Cité universitaire devenue un centre administratif et de services, la ville possède un patrimoine architectural exceptionnel, reconnu par l'Unesco.
Au début des années 2000, Mons a misé sur la culture, le tourisme et les nouvelles technologies pour se "revivifier socialement et économiquement", a souligné le commissaire général de Mons-2015 Yves Vasseur. Les géants américains Google, Microsoft ou IBM s'y sont implantés ces dernières années, favorisant l'émergence de nombreuses petites entreprises innovantes.
Le label de "capitale européenne de la culture" attribué par l'UE à la cité wallonne, au côté de la ville tchèque de Pilsen, a pour but de réveiller cette "beauté endormie", a-t-il expliqué. Lille, distante d'à peine 75 km, a vécu une métamorphose lorsqu'elle a porté le titre en 2004. Et Liverpool, au passé industriel comparable, a connu le même succès en 2008, a-t-il souligné.
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