Allier queue-de-pie et casquette, ou noeud papillon et chaussures de sport, arborer des badges fleuris à la boutonnière : telle est l'élégance masculine, "cool et contemporaine", présentée samedi par Dior, à l'avant-dernier jour des défilés parisiens.
A la tête des collections hommes de la célèbre maison française, le créateur belge Kris Van Assche a voulu une "élégance contemporaine, sans regarder dans le rétroviseur".
"Je voulais accentuer les extrêmes, à la fois très soir et à la fois très, très sport. J'avais cette idée d'un homme qui arriverait à vélo à l'Opéra Garnier pour regarder un spectacle de danse contemporaine", expliquait-il à l'AFP avant le défilé.
La vaste salle du Tennis club de Paris s'était pour l'occasion métamorphosée en lieu de spectacle, avec lever de rideau noir et file de violonistes, jouant en costumes et baskets blanches aux pieds.
Les acteurs Francis Huster et Pierre Niney, qui a incarné Yves Saint Laurent dans l'un des deux films consacrés au couturier sortis l'année dernière, et le directeur artistique de Balmain Olivier Rousteing étaient parmi les célébrités présentes à ce rendez-vous phare de la Fashion week masculine.
Après de premières silhouettes de soirée, smokings et queues-de-pie portés avec des chaussures aux semelles crantées ou des baskets, le jean fait son apparition, à l'intérieur d'une parka, sur le col d'un manteau long ou d'une veste de costume. Ou compose intégralement une chemise, un manteau.
Pour rester au chaud l'hiver prochain, le costume s'accompagne parfois d'une long gilet sans manche. Quand il est porté en dessous de la veste, il vient se superposer au pantalon, comme une tunique, rompant le classicisme de la silhouette.
- 'Pièces réalistes' -
Avec ces "bodywarmers", Kris Van Assche témoigne de son souci d'introduire des "pièces réalistes". "Je trouve que le costume n'est pas forcément adapté à une vie très active. On ne peut pas toujours très bien bouger dans le carcan d'un costume. Et ce n'est pas forcément évident d'enfiler un grand manteau par-dessus quand il fait froid", explique le créateur.
Le motif Prince de Galles, cher à Christian Dior, est très présent, sur des matières techniques, légères et chaudes. Ou sur des costumes croisés, ornementés par des badges de différentes tailles contenant des fleurs séchées, autre clin d'oeil au fondateur de la maison.
Dominée par le noir, le gris et le denim, la palette s'enrichit de bordeaux. Au fil des 47 modèles présentés, le jaune apparaît aussi, d'abord timidement sur des liserés de poches, des bordures de vestes, des semelles de chaussures. Puis il s'épanouit en grosses fleurs, sur un pull à col V, un pardessus.
Une collection saluée par Karl Lagerfeld: "C'était superbe, on a envie de tout mettre, de devenir un client!", a commenté le couturier star après le défilé. "J'adore les costumes longs, des vêtements comme ça, j'en ai plein moi-même, c'est beaucoup plus flatteur".
Kris Van Assche a expliqué avoir imaginé un homme à l'"élégance cool et contemporaine", mais qui n'est pas un "dandy". "J'ai horreur de ce mot, qui incarne justement tout ce qu'il ne doit pas être".
"J'aime l'idée du dynamisme: dans une époque où les choses sont quand même assez compliquées, être dynamique, ça veut dire qu'on a confiance dans le futur, qu'on a envie d'avancer", commente le trentenaire. "Chaque époque a ses challenges et il faut faire avec, mais il ne faut surtout pas reculer. Même s'il faut aussi garder une certaine rêverie".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.