Alexis Tsipras, président du parti de gauche grecque Syriza, favori des législatives dimanche, a appelé vendredi les Grecs à lui donner "une majorité absolue" afin de pouvoir avoir "les mains libres pour négocier" avec les créanciers du pays.
"Nous savons que nous sommes à un pas de la majorité absolue au parlement", qui est "une nécessité si l'on veut avoir les mains libres et un fort pouvoir de négociation", a déclaré M. Tsipras lors d'une conférence de presse avec les médias grecs.
Pour lui, "le 25 janvier sera un jour historique si le peuple grec le veut; on ne veut pas seulement que le résultat électoral soit une simple victoire de Syriza mais un triomphe historique du peuple", a-t-il indiqué.
M. Tsipras a répété que Syriza respecte "les institutions européennes et les traités qui découlent de ces institutions mais pas la troïka qui ne fait pas partie de ce traité".
"Au lendemain des élections il n'y aura ni +mémorandum+ d'austérité, ni troïka, ni (Antonis) Samaras (le Premier ministre conservateur actuel, ndlr), ni les puissances politiques qui ont engagé le peuple grec dans un processus de désastre", a déclaré Alexis Tsipras.
Les "mémorandum" sont les conventions de prêts signés avec la troïka (le groupe constitué de membres des principaux créanciers du pays, UE, BCE, FMI) qui a prêté 240 milliards d'euros à la Grèce depuis 2010 en échange de mesures économiques très dures.
Alexis Tsipras, qui veut négocier avec l'Europe la réduction de l'énorme dette du pays, (175% du PIB), a reconnu que "la voie de négociation ne sera pas facile".
"Il faut de la détermination, l'unité nationale, une alliance sociale large pour que le pays puisse de nouveau rester debout (), regagner sa dignité et jouer un rôle sur un pied d'égalité en Europe", a-t-il dit.
Il s'est félicité des mesures de rachat de la dette souveraine annoncées jeudi par la BCE présidée par Mario Draghi. Selon lui, il y a ainsi "deux logiques" en Europe.
D'abord, celle du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble et de la chancelière allemande Angela Merkel, "la logique protestante, à savoir +Nous avons des règles, les règles ne sont pas modifiables, qu'elles conduisent à des résultats positifs ou négatifs, et nous mettons en ?uvre les lois, qu'elles soient efficaces ou pas+", a-t-il dit.
"L'autre logique", a poursuivi M. Tsipras, est celle du président de la BCE Mario Draghi, "qui a déclaré il y a deux ans qu'il ferait +whatever it takes+, ce qu'il faudra, y compris changer les règles si c'est pour sauver l'Europe".
"Moi, a remarqué le président de Syriza, j'élargis ce principe: nous ferons ce qu'il faut pour sauver la cohésion sociale et la dignité de nos peuples".
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