Après quelques actions sporadiques vendredi, le mouvement des routiers va marquer une pause avant de reprendre dimanche soir pour l'intersyndicale et à partir de mercredi pour la CFDT. Leurs nouvelles cibles: les "grands groupes de transport".
"On va recentrer nos forces sur les grosses entreprises, celles qui sont adhérentes aux organisations patronales", notamment en bloquant leurs entrepôts, a déclaré vendredi Thierry Douine, numéro un de la CFTC Transport, au nom de l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC).
Les quatre syndicats avaient démarré le 18 janvier le mouvement, qui s'est principalement traduit par des blocages ou opérations escargots sur les autoroutes. Il sera mis entre parenthèses ce week-end, avant d'être réactivé "à partir de dimanche" en soirée, a précisé M. Douine.
Le refus des organisations patronales - et notamment de la principale, la FNTR - de revenir à la table des négociations, jeudi, a soudé les syndicats et réveillé une mobilisation à bout de souffle.
La CFDT Transport, premier syndicat du secteur, a décidé d'entrer dans l'action à partir de mercredi prochain.
Elle prendra la forme "d'opérations multiples et variées" et visera en priorité "les grands groupes de transport" et des zones industrielles, "pour pénaliser l'économie des transporteurs", a indiqué vendredi matin Thierry Cordier, son secrétaire général.
La CFDT va mener son action en parallèle avec l'intersyndicale, avec laquelle elle partage pourtant les mêmes revendications.
Les cinq syndicats représentatifs du transport routier de marchandises réclament une augmentation de 5% pour tous les salariés, la mise en place d'un 13e mois et la suppression de la carence maladie. Le patronat n'entend pas accorder une augmentation supérieure à 2%.
- Lille, Bordeaux mobilisés -
Vendredi, quelques actions sporadiques étaient menées par l'intersyndicale.
A Lille, une nouvelle opération escargot des routiers a occasionné vendredi matin cinq kilomètres de bouchons sur l'A1 dans le sens Lille-Paris, selon le Centre régional d'information et de coordination routières (Cricr).
A Bordeaux, les syndicats de chauffeurs routiers sont retournés bloquer une zone du secteur sud, qui dessert notamment un centre de tri postal, plusieurs entrepôts et bases logistiques de grandes enseignes de distribution et de vente par correspondance.
Ce blocage n'entraîne pas de perturbation sur le périphérique bordelais, mais les camions ne peuvent ni entrer ni sortir de la zone.
Pour Jérôme Vérité, la politique de la chaise vide des organisations patronales est une manière "de jouer la montre". "Plus ils jouent plus ils vont perdre", a-t-il averti.
Et d'assurer que "le mouvement des chauffeurs ne va pas s'arrêter": "la pression politique est en train de monter".
Jeudi, l'intersyndicale a pourtant trouvé portes closes à Matignon puis à l'Elysée, où ses représentants espéraient être élus.
Le gouvernement s'est exprimé cette semaine par la voix de son secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui a "déploré" la politique de la chaise vide des fédérations patronales (FNTR, TLF, Unostra, OTRE) et jugé que "les conditions de la négociation" étaient "réunies".
Vendredi, la CFDT s'est dit prête à renouer le dialogue, rompu mardi soir sur un "constat d'échec".
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