Cent vingt-huit actes antimusulmans ont été recensés en France entre l'attentat contre Charlie Hebdo et le 20 janvier, soit presque autant en deux semaines que sur toute l'année 2014, a annoncé vendredi à l'AFP l'Observatoire national contre l'islamophobie.
Ce décompte, communiqué sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gendarmerie hors Paris et petite couronne, se ventile en 33 actions (contre des mosquées notamment) et 95 menaces (insultes, etc.), selon cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Pour l'année 2014, 133 actes antimusulmans au total ont été comptabilisés, contre 226 en 2013, soit une baisse de 41% sur un an, selon la même source. "Ces chiffres toutefois ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu'ils sont victimes d'actes xénophobes, convaincus qu'il n'y aura aucune suite, ce qui est très souvent hélas la réalité", commente l'Observatoire, qui souligne en outre que les "discriminations" ne sont pas prises en compte dans ce bilan.
Depuis les attentats parisiens des 7 au 9 janvier, perpétrés par des jihadistes français se réclamant de l'islam mais condamnés fermement par les instances musulmanes, "les actes islamophobes ont atteint un sommet dans la haine à l'égard des Français de confession musulmane jamais enregistré", affirme le président de cette organisation, Abdallah Zekri, dans un communiqué. "C'est la première fois qu'il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu", souligne-t-il notamment.
"Ces actions à l'encontre d'une partie de la communauté nationale, provoquées par de petits nazillons qui passent leur temps à fleurir les murs de nos mosquées avec des slogans nazis, nous rappellent un triste passé et sont condamnables", poursuit le responsable musulman.
Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie juge "désolant" qu'"en dehors des condamnations" émises par l'exécutif, la "classe politique n'ait pas dénoncé ces actes ignobles ni apporté un soutien rassurant à l'égard des citoyens, musulmans certes, mais membres de la communauté nationale".
L'islam est la deuxième religion en France, avec 3,5 à 5 millions de croyants et 2.300 à 3.000 mosquées et salles de prière.
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