Les craintes des syndicats se sont avérées fondées: Air France a annoncé jeudi aux représentants du personnel que la compagnie aérienne, en difficulté économique, allait lancer un nouveau plan de départs volontaires visant 800 personnes.
Dans le détail, le groupe Air France vise le départ de 500 salariés parmi le personnel au sol et celui de 300 hôtesses de l'air et stewards (personnels navigants commerciaux). Ce plan épargne les pilotes.
L'entreprise a confirmé "des projets de plans de départs volontaires personnels au sol et personnels de cabine, dont l'ampleur serait de l'ordre de 800 postes", dans un communiqué diffusé à l'issue d'un comité central d'entreprise.
La direction détaillera ces plans "lors d'un CCE se tenant dans la première quinzaine de février". La prochaine séance est programmée le 5 février, deux semaines avant la publication des résultats annuels d'Air France-KLM.
L'Unsa a dénoncé la politique de "plan de départs volontaires quasiment permanent" au sein d'Air France, celui en cours se terminant fin mars.
Celui annoncé jeudi "avait été plus ou moins présenté dans le cadre de la Gestion prévisionnelle de l'emploi (GPEC) et des compétences fin décembre", explique un représentant du syndicat. La GPEC est chargée d'évaluer les métiers en sureffectif et les nouveaux besoins en personnels.
Chaque année, environ 1.000 départs à la retraite ne sont pas remplacés dans le groupe Air France (Air France, Hop!, Transavia France), qui employait environ 65.000 salariés fin 2013.
Un vent de panique avait soufflé mi-janvier sur Air France après un article du Figaro faisant état de 5.000 suppressions de postes, poussant la direction à apporter un timide démenti.
"Rien n'est encore décidé s'agissant d'un éventuel nouveau plan de départs volontaires", avait indiqué un porte-parole, jugeant "parfaitement prématuré de l'évoquer, tant sur le principe que sur son éventuelle ampleur".
- 'Radeau de la méduse' -
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, deuxième compagnie européenne derrière l'allemande Lufthansa, a prévenu le 18 décembre dernier que ses résultats seraient inférieurs aux prévisions initiales. Il s'agissait du troisième avertissement sur résultats de l'exercice, plombé par le coût de la grève de ses pilotes français en septembre et une conjoncture morose.
Dans son communiqué, Air France justifie le nouveau plan de départs volontaires par "l'adaptation immédiate à l'environnement concurrentiel du groupe" et la "détérioration des recettes unitaires intervenue depuis l'été 2014".
Dès le mois de mai, le patron d'Air France, Frédéric Gagey, avait laissé entendre que de nouvelles pertes financières pourraient entraîner de nouvelles suppressions d'emplois.
"L'objectif reste un retour à l'équilibre opérationnel cette année (2014). Si on était en perte, on serait plus dos au mur, ce qui changerait les termes du dialogue social", avait-il confié à des journalistes lors d'un déplacement à Shanghai.
Engagée dans une politique de réduction des coûts, Air France a supprimé près de 8.000 emplois depuis 2012 et le lancement du plan de restructuration "Transform 2015".
"La direction est plus forte à proposer ce type de mesure qu'une stratégie de croissance", grince le syndicaliste de l'Unsa.
Elle ressemble "au radeau de la méduse, la seule bouée de sauvetage étant encore une fois la réduction des effectifs", ironise-t-il.
Cependant, la compagnie n'a jusqu'à présent jamais recouru à un plan social.
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