Les routiers en grève ont de nouveau multiplié mardi barrages filtrants et blocages de sites industriels, déterminés à maintenir la pression sur les négociations salariales en cours avec le patronat.
Organisations syndicales et patronales discutent depuis 9h30 au siège de la Direction générale du Travail, à Paris, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), un mois et demi après la dernière séance, qui avait échoué.
"On y va évidemment dans un esprit offensif et dans l'objectif de satisfaire les revendications des salariés", a lancé avant la séance Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transports, se déclarant "extrêmement combattif vu l'ampleur de la mobilisation".
Les syndicats réclament une "revalorisation salariale de 5% pour tous les salariés" et "la mise en place d'un 13e mois".
Or, les chambres patronales ont proposé mardi "une augmentation de salaire de 2% au maximum sur les plus bas coefficients" et de "1% pour les cadres", a indiqué à l'AFP Fabian Tosolini (CFDT Transports).
"Ils écrasent la grille salariale", a commenté le syndicaliste.
En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,53 euros bruts par heure).
Pendant que les négociations se poursuivaient, l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC maintenait le rapport de forces engagé depuis dimanche sur le terrain.
A Lyon, une centaine de routiers bloquent depuis 4h30 le port Edouard-Herriot, au sud de la ville.
A Roue, une trentaine de poids lourds entravent l'accès d'un important terminal pétrolier et de marchandises du port.
Dans le Pas-de-Calais, la plateforme multimodale de Dourges, près d'Hénin-Beaumont, est à l'arrêt depuis 6H30, selon le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR).
A Bordeaux, c'est une zone industrielle du nord de la ville (Bruges), qui est bloquée par quelque 70 camions depuis l'aube. Les bretelles d'accès ont été fermées dans les deux sens.
"On durcit le mouvement. On est 60 à 70 manifestants ce matin organisés pour faire durer le blocage. Si les négociations n'apportent pas de résultat, on bloquera une autre zone, puis une autre encore, jusqu'à la totalité des zones sur Bordeaux", prévient Marc Rosa de la CGT Transports Gironde.
- 'On bloque tous les poids lourds' -
Sur le périphérique de Caen, à hauteur de Mondeville, un barrage filtrant a été mis en place dans les deux sens. "Une voie de libre dans chaque sens permet la circulation des véhicules légers uniquement", précise Bison Futé, conseillant aux poids lourds d'éviter la ville.
Idem à Rennes, où une opération escargot a provoqué jusqu'à 20 km de bouchons cumulés par moment sur la rocade, selon le CRICR.
"On bloque tous les poids lourds", a expliqué à l'AFP Christophe Provost (CGT routiers), présent sur le barrage non loin de la porte de Saint-Malo.
Des actions sont également menées dans une zone industrielle près d'Angers et à la gare TGV d'Aix-en-Provence, selon la CGT.
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