Les négociations salariales ont repris mardi dans le transport de marchandises, sous la pression des routiers en grève qui ont multiplié les barrages dans la matinée, déterminés à lutter contre "la smicardisation rampante" de la profession.
Organisations syndicales et patronales discutent depuis 9h30 au siège de la Direction générale du Travail, à Paris, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), un mois et demi après la dernière séance, qui avait échoué.
"On y va évidemment dans un esprit offensif et dans l'objectif de satisfaire les revendications des salariés", a déclaré juste avant la séance Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transports, se déclarant "extrêmement combattif vu l'ampleur de la mobilisation".
Les syndicats réclament une "revalorisation salariale de 5% pour tous les salariés" et "la mise en place d'un 13e mois". Or, le patronat ne peut pas de s'engager au-delà de "1 à 2% de hausse", selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Sur le terrain, l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC poursuivait mardi matin le rapport de forces engagé depuis dimanche.
A Lyon, une centaine de routiers bloquent depuis 4h30 le port Edouard-Herriot, au sud de la ville.
"Nous avons les mêmes revendications qu'au niveau national, et notamment le 13e mois, cela fait des années que nous le réclamons" a expliqué Jean-Christophe Debiais, de la CGT-Transports Savoie.
Une trentaine de poids lourds entravent l'accès également d'un important terminal pétrolier et de marchandises du port de Rouen, a-t-on appris de source préfectorale.
Dans le Pas-de-Calais, des routiers ont bloqué dès 6h30 les bretelles d'accès à la plateforme multimodale de Dourges, près d'Hénin-Beaumont, selon le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR).
A Bordeaux, c'est une zone industrielle du nord de la ville (Bruges), qui est bloquée par quelque 70 camions depuis 6h00 du matin. La bretelle de la rocade menant à cette zone a été fermée dans les deux sens, la circulation s'effectue en accordéon.
"On durcit le mouvement. On est 60 à 70 manifestants ce matin organisés pour faire durer le blocage. Si les négociations n'apportent pas de résultat on bloquera une autre zone, puis une autre encore, jusqu'à la totalité des zones sur Bordeaux", a indiqué à l'AFP Marc Rosa de la CGT Transports Gironde.
- "On bloque tous les poids lourds" -
Sur le périphérique de Caen, à hauteur de Mondeville, un barrage filtrant est en place dans les deux sens.
Idem à Rennes, où une opération escargot a provoqué jusqu'à 20 km de bouchons cumulés par moment sur la rocade, selon le CRICR, le chiffre était retombé à 8 km à 9h00.
"On bloque tous les poids lourds", a expliqué à l'AFP Christophe Provost (CGT routiers), présent sur le barrage entre la porte de Saint-Brieuc et la porte de Saint-Malo.
Une action est menée également par une quarantaine de militants CGT dans une zone industrielle près d'Angers, a-t-on appris auprès des manifestants, qui arrêtent les camions uniquement.
Le coup de force des syndicats fera-t-il plier les fédérations patronales?
Les entreprises du secteur n'ont pas "les marges de man?uvre suffisantes" pour répondre à leurs revendications, se défend la FNTR.
Faux, répondent les syndicats, qui pointent les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.
Selon Thierry Douine, patron de la CFTC Transports, les entreprises peuvent faire un effort "sans se mettre en difficulté économique".
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