C'est chaque hiver le même scénario. Lors des vagues de grippe et de gastro-antérite, les urgences de l'hôpital Pasteur de Cherbourg sont saturées. Les personnes âgées et fragiles, qui nécessitent d'être hospitalisées, sont parfois contraintes de patienter plusieurs heures dans les couloirs, en attente qu'une chambre se libère.
Dormir sur un brancard
"Ce lundi 19 janvier, à 8h, 22 patients étaient déjà en Unité d'Hospitalisation de Courte Durée, le service destiné aux patients en attente de lit. Deux ont dormi dans le salle de réanimation des urgences, six sur des brancards" constate Eric Labourdette, secrétaire général de la Fédération Autonome de la Fonction Publique Hospitalière (FAFPH) de l'hôpital Pasteur. Il dénonce une prise en charge dégradée pour certains patients et des conditions de travail difficiles pour les agents :
Eric Labourdette
En cas de pics d'épidémie, la direction prévoit l'ouverture de plusieurs lits dans les services de pneumologie ou cardiologie. Les interventions déjà programmées mais qui ne sont pas urgentes sont alors décalées pour libérer des chambres. "Le problème, c'est que ces opérations programmées sont aussi celles qui rapportent de l'argent à l'hôpital, dont le déficit cumulé s'élève à 42 millions d'euros" poursuit le représentant syndical, qui pointe du doigt la fermeture de lits engagées depuis plusieurs années à Cherbourg. "On oppose des chiffres à une situation de terrain toute différente".
Améliorer l'organisation quotidienne
Pour Maxime Morin, directeur, cette mécanique de fermeture de lit n'a pas d'influence directe sur la saturation des urgences, en cas d'épidémie. "C'est vrai que chaque hiver on démarre avec 20 à 40 lits de moins que l'année d'avant. Mais le pic hivernal est constant, à 10 ou 12 patients. Et notre nombre de lits, 11 mois sur 12, correspond à nos besoins".
Le directeur invoque plutôt une problématique de routine. Selon lui, le temps entre la prise en charge d'un patient aux urgences et son orientation vers un service d'hospitalisation est trop long. "Il faut travailler là-dessus, afin que les patients sortent plus tôt dans la journée et que d'autres puissent être intégrés plus vite dans les services. Ainsi, en cas de période exceptionnelle, cela éviterait d'accentuer nos difficultés" :
Maxime Morin
Un consultant est attendu ce mardi à l'hôpital Pasteur pour travailler à l'amélioration de l'organisation de certains services. Par ailleurs, la FAFPH demande la tenue d'un Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail exceptionnel (CHSCT), car le grand pic d'épidémie est attendu pour la fin du mois en Basse-Normandie.
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