Poids lourds bloqués, périphériques saturés et zones industrielles interdits d'accès: la grève des routiers "prend de l'ampleur" selon les syndicats, qui continuent de faire pression sur le patronat lundi, à la veille de négociations qui s'annoncent "très tendues".
"Le patronat a voulu voir, comme au poker. Là je pense que ça va lui coûter cher", s'est réjoui le patron de la CGT Transports, Jérôme Vérité, jugeant "impressionnante" la mobilisation en cours.
Selon lui, le mouvement ne cesse de "prendre de l'ampleur", notamment dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, où les grévistes "sont en train de multiplier les points de blocage".
Lundi en début d'après-midi, c'est l'Ouest du pays qui menait la fronde, avec des perturbations importantes à Bordeaux, Nantes, Rennes et surtout à Caen, le "record" avec près de "600 camions" bloqués, selon M. Vérité.
Autour de l'agglomération normande, les poids lourds étaient arrêtés dans les deux sens du périphérique, les véhicules légers pouvaient circuler sur une file, au ralenti.
"Depuis 2013, il n'y a pas eu d'augmentation conventionnelle, on tiendra le coup quoi qu'il arrive!", a prévenu Jean-Louis Delaunay (CGT), qui participait à l'opération escargot.
Routier lui-même depuis 30 ans, le syndicaliste a indiqué qu'il gagnait aujourd'hui "1.741 euros net, ancienneté comprise et c'est 2% au-dessus de la convention".
- Négociations mardi -
Le mouvement de grogne a été lancé par une intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC en décembre, après une dernière séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) jugée infructueuse.
Syndicats et organisations patronales se retrouvent mardi à Paris pour relancer les discussions. Sans grand espoir d'aboutir à un compromis.
Les négociations "s'annoncent très tendues", a indiqué à l'AFP Patrice Clos, le responsable de FO Transports, qui réclame une revalorisation salariale de 5% pour tous les salariés.
Le patronat devrait présenter mardi une "proposition améliorée" de "1% à 2% de hausse selon les coefficients", a expliqué Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
L'OTRE, qui représente les TPE et PME du transport routier, met en avant les propositions déjà faites en décembre: "revalorisation de 1,9% sur les salaires de bas de grille, de 1,3% sur tous les autres coefficients, de 2% sur les frais de déplacement".
Mais les grévistes ont annoncé la couleur: ils poursuivront leur grève "au moins jusqu'à mardi".
A Rennes, dans la matinée, la rocade a été "saturée", ainsi que tous ses accès, selon le Centre régional d'information routière.
Christophe Provost (CGT), un des organisateurs du barrage filtrant, a exprimé auprès de l'AFP le "ras-le-bol" de la profession. "Pour se faire un salaire potable, il faut faire 220 heures par mois, on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il dit.
Près de Nantes, tous les accès de la zone industrielle de Carquefou ont été bloqués par une cinquantaine de grévistes, selon Thierry Mayer (CGT). "Personne ne rentre, personne ne sort", d'après lui.
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