Une semaine après l'énorme mobilisation en France, en réaction aux attentats de Paris, les enquêtes se poursuivaient dans ce pays et en Belgique avec de nouvelles menaces dimanche sur l'Allemagne, tandis que le deuxième auteur de la tuerie à Charlie Hebdo a été inhumé en secret.
Un "risque terroriste concret" a conduit l'Allemagne à interdire "tout rassemblement public en plein air" lundi à Dresde (est), visant la manifestation hebdomadaire du mouvement anti-islam Pegida, les "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident".
La police avance un "appel à se mêler aux manifestants pour tuer un membre de l'organisation" de ces rassemblements qui ont lieu tous les lundis depuis octobre. D'autant, ajoute-t-elle, que sur twitter, un message en arabe identifie Pegida, organisateur des rassemblements tous les lundis depuis octobre, "comme un ennemi de l'islam".
Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent lundi matin à Bruxelles pour envisager les moyens de renforcer leur coopération dans la lutte antiterroriste. Le sujet sera au programme du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement le 12 février.
En France, où se poursuit l'enquête sur les attentats qui ont fait 17 morts à Paris, dont 12 lors de l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo et la fuite des assaillants, les trois tueurs abattus le 9 janvier sont connus pour appartenir à la mouvance islamiste.
Après son frère aîné Saïd, 34 ans, le deuxième auteur de l'attaque contre le journal, Chérif Kouachi, 32 ans, a été inhumé samedi soir dans la plus grande discrétion à Gennevilliers, près de Paris, où il habitait. "Il n'y avait personne" pas même son épouse qui n'avait pas souhaité y assister, selon la mairie.
Le maire, Patrice Leclerc, qui redoute que la tombe puisse devenir un lieu de pèlerinage, avait réclamé cet anonymat. S'il n'avait pu légalement s'opposer à l'inhumation de Chérif Kouachi dans sa ville, a-t-il expliqué, il avait en revanche refusé celle de Saïd Kouachi, finalement enterré vendredi de nuit à Reims (est), dans une tombe également anonyme et dans un cimetière tenu secret.
Quant au troisième jihadiste, Amédy Coulibaly, responsable de la mort d'une policière puis de la prise d'otages qui a fait quatre morts dans une supérette casher dans l'est de Paris le 9 janvier, une partie de sa famille a indiqué à l'AFP ne pas avoir encore pris de décision.
Neuf personnes, dont une femme, soupçonnées d'être liées à Coulibaly et d'avoir pu lui apporter un soutien logistique, en armes et véhicules notamment, ont vu dimanche leur garde à vue prolongée jusqu'à mardi soir.
Douze personnes au total ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi dans différentes communes autour de Paris, puis trois femmes, les compagnes des suspects, libérées.
- Traque du cerveau belge-
En Belgique, la justice traque toujours le cerveau présumé de la cellule jihadiste démantelée jeudi à Verviers, près de Liège (est), qui projetait des attaques contre les forces de l'ordre. Abdelhamid Abaaoud est toujours en fuite, a confirmé dimanche le ministre belge de la Justice, Koen Geens.
Des arrestations samedi en Grèce, quatre hommes au moins, n'ont "pas permis de mettre la main sur la bonne personne", a-t-il regretté.
Abaaoud, 27 ans, belge d'origine marocaine, a combattu dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, selon les médias belges. Il aurait passé des appels depuis la Grèce au frère de l'un des deux jihadistes présumés, tués pendant l'assaut contre leur planque jeudi soir.
Un vaste coup de filet avait conduit à l'arrestation de 13 personnes dans plusieurs communes belges, dont cinq ont été inculpées pour "appartenance à un groupe terroriste". Deux suspects en fuite ont par ailleurs été arrêtés dans les Alpes françaises.
La vague de protestation dans le monde musulman contre les caricatures du Prophète s'est en revanche apaisée, notamment au Niger, où deux jours d'émeutes ont fait dix morts, dont cinq samedi à Niamey. Même si de nouvelles manifestations se sont déroulées dans plusieurs grandes villes du Pakistan, dont Lahore, Peshawar et Karachi, où un photographe de l'AFP a été grièvement blessé par balle vendredi.
Des drapeaux français ont été brûlés, ainsi que des effigies du président François Hollande et des dessinateurs de l'hebdomadaire de Charlie Hebdo, dont la dernière livraison - la première post-attentat avec le Prohète en Une, la larme à l'oeil - s'est déjà arrachée à 2,7 millions d'exemplaires.
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