Une semaine après l'énorme mobilisation en France, en réaction aux attentats de Paris, le deuxième auteur de la tuerie à Charlie Hebdo a été inhumé dans l'anonymat pendant que les enquêtes se poursuivent, à Paris et en Belgique, suite aux coups de filets dans les milieux jihadistes.
Au Niger, la colère de jeunes musulmans contre les caricatures du prophète semblait retombée après des manifestations qui ont causé la mort de dix personnes en deux jours, dont cinq samedi lors d'émeutes dirigées contre les églises chrétiennes et la France. Dimanche matin, une manifestation de l'opposition a donné lieu à de brefs incidents sans lien apparent avec les violences de la veille.
Comme son frère aîné, le deuxième auteur de l'attaque contre Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, 32 ans, a été inhumé dans la plus grande discrétion, de nuit samedi soir près de Paris. Le maire de la commune où il résidait, Gennevilliers, qui redoute que la tombe puisse devenir un lieu de pélérinage avait réclamé cet anonymat.
L'inhumation a eu lieu vers minuit. "Il n'y avait personne" pas même son épouse qui n'avait pas souhaité y assister.
L'élu réticent, Patrice Leclerc, a expliqué qu'il n'avait "d'autre choix légal que de laisser l'inhumation de Chérif Kouachi se dérouler". Il avait en revanche refusé l'inhumation dans sa commune du frère aîné, Saïd Kouachi, 34 ans, finalement enterré vendredi à Reims, où il résidait, dans une tombe également anonyme et un cimetière tenu secret.
Quant au troisième jihadiste, Amédy Coulibaly, responsable de la mort d'une policière puis de la prise d'otages qui a fait quatre morts dans une supérette casher le 9 janvier, une partie de sa famille a indiqué à l'AFP n'avoir pas encore pris de décision.
Neuf personnes soupçonnées d'être liées à Coulibaly et d'avoir pu lui apporter un soutien logistique, en armes et véhicules notamment, ont vu dimanche leur garde à vue prolongée jusqu'à mardi soir. Parmi elles se trouve une femme.
Douze personnes au total avait été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi dans différentes communes autour de Paris, puis trois femmes, les compagnes des suspects, libérées.
- Fausse piste en Grèce -
Les trois tueurs français, abattus le 9 janvier, sont connus pour appartenir à la mouvance islamiste.
En Belgique, la justice poursuit son enquête après le démantèlement d'une cellule jihadiste à Verviers, près de Liège (est), qui projetait des attaques contre les forces de l'ordre. Elle a démenti dimanche tout lien avec les arrestations survenues samedi à Athènes.
Au moins quatre hommes ont été appréhendés par la police antiterroriste grecque qui a transmis leur ADN et empreintes digitales aux autorités belges pour vérifier si figurait parmi eux Abdelhamid Abaaoud, présenté par les médias belges comme le chef de cette cellule.
Mais "il est apparu qu'il n'y a aucun lien entre ces personnes et l'enquête", a indiqué Eric Van Der Sypt, le porte-parole du parquet fédéral.
Abaaoud, 27 ans, Belge d'origine marocaine, a combattu dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, selon les médias belges. Il aurait passé des appels depuis la Grèce au frère de l'un des deux jihadistes présumés, tués lors de l'assaut contre leur planque jeudi soir.
Un vaste coup de filet avait conduit à l'arrestation de 13 personnes dans plusieurs communes belges, dont cinq ont été inculpées vendredi soir pour "appartenance à un groupe terroriste". Deux suspects en fuite ont par ailleurs été arrêtés dans les Alpes françaises.
Reparu mercredi avec une équipe de "survivants", la première livraison post-attentat de Charlie Hebdo - avec le prohète en Une, la larme à l'oeil - continue de s'arracher en France et dans les pays où elle a été livrée. Samedi soir, 2,7 millions d'exemplaires avaient été distribués dans les kiosques français et pratiquement aussitôt écoulés. Le journal sera tiré au total à 7 millions d'exemplaires - un score hors norme, d'autant plus pour l'hebdomadaire satirique, au bord du gouffre avant les attentats.
Dans un entretien à la chaîne américaine NBC qui sera diffusé dimanche, son rédacteur en chef, Gérard Biard, défend les caricatures controversées de Mahomet: "Chaque fois que nous faisons un dessin de Mahomet, chaque fois que nous faisons un dessin de prophètes, chaque fois que nous faisons un dessin de Dieu, nous défendons la liberté de religion", affirme-t-il.
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