De nouvelles fortes pluies étaient attendues en fin de semaine dans la zone frontalière entre le Malawi et la Mozambique, ravagée par des inondations meurtrières qui ont fait au moins une soixantaine de morts, des dizaines de disparus et 100.000 sans-abris.
"Ce à quoi on assiste n'est que le début du commencement des pluies. Le gouvernement appelle la population vivant dans les districts exposés aux inondations à se déplacer d'urgence vers des zones plus en altitude pour éviter de nouvelles pertes humaines", a déclaré Paul Chiunguzeni, premier secrétaire à la gestion des catastrophes au Malawi, dans un communiqué.
Vu l'étendue de la catastrophe, les autorités sanitaires locales redoutent aussi désormais aussi l'apparition de cas de dysenterie, choléra et fièvre typhoïde. A Blantyre, la capitale économique du Mozambique, les pompes qui amènent l'eau potable sont engorgées par les débris et l'eau courante est coupée depuis plusieurs jours dans certains quartiers.
Des résidents des quartiers pauvres ont été contraints de tirer de l'eau de puits non salubres ou de rivières sales, a constaté l'AFP.
"La situation est très grave, je ne sais pas si l'on peut dire scientifiquement que c'est du jamais vu mais ce sont les pires inondations depuis cinq ans au Malawi sans aucun doute", a expliqué à l'AFP Hein Zeelie de l'agence onusienne pour la coordination des secours OCHA.
"Il n'a pas cessé de pleuvoir jusqu'à maintenant, et c'est très difficile de donner un bilan complet de l'étendue des dégâts", a-t-il ajouté. "Il va continuer de pleuvoir, en particulier dans le centre et le nord du Malawi", a-t-il également indiqué.
Chaque année, le Malawi se prépare à la saison des pluies -- l'été en Afrique australe -- mais selon M. Zeelie, "quand bien même on se serait très bien préparé, la quantité extrême des pluies aurait conduit à la situation actuelle. Dans certaines zones, on parle de plus de 300 millimètres d'eau tombés entre le 7 et le 15 janvier".
- L'armée à la rescousse -
Au Malawi, le bilan officiel vendredi à la mi-journée était toujours de 48 morts et de plus de 100 disparus. Au Mozambique, la presse recensait 16 morts dans la province de Zambézie(Sud). Une embarcation s'est en outre retournée sur le fleuve Licungo, mais ses 8 occupants ont été récupérés vivants.
Mais ces bilans restaient provisoires dans l'attente de pouvoir recouper et regrouper les informations données par les responsables de districts. La moitié des 28 districts du Malawi pays a été placée en état de catastrophe naturelle
Dans le seul district de Nsanje (sud), "plus de 100 personnes sont portées disparues", a précisé Harry Phiri, responsable de ce district voisin du Mozambique. "L'eau a rasé plusieurs villages et on craint que les disparus soient morts".
Contacté par l'AFP, l'un des responsables de l'Institut national de météorologie, Lelo Payob, a annoncé "de fortes précipitations cette nuit et demain (vendredi et samedi ndlr) dans le sud et à Maputo, jusqu'à 50 mm de précipitations".
Dans le sud du Malawi, la zone la plus affectée par les précipitations extrêmes tombées en neuf jours, 1.180 victimes des inondations, perchées là où elles le pouvaient pour échapper à la noyade, ont pu être secourues par l'armée dans les districts de Nsanje et Chikwawa, par hélicoptère ou bateau, a-t-il précisé.
Bien qu'il ne pleuve plus aussi fort à Blantyre, la capitale économique, les services météo s'attendent également à de nouvelles pluies torrentielles dans le pays.
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