Des heurts violents entre policiers et manifestants anti-Charlie Hebdo ont fait des blessés parmi lesquels un photographe de l'AFP vendredi devant le consulat de France à Karachi, la métropole économique du Pakistan, selon un journaliste de l'AFP.
Le photo-reporter Asif Hassan a été atteint d'une balle dans les poumons, puis transporté d'urgence à l'hôpital Jinnah, où il a subi avec succès une intervention chirurgicale. "On ne craint plus pour sa vie", a déclaré à l'AFP Seemi Jamali, porte-parole de cet hôpital.
Les policiers pakistanais ont effectué des tirs de sommation et utilisé le canon à eau pour disperser des manifestants, selon ce journaliste qui a fait état d'au moins deux blessés.
Les grands partis islamistes du pays avaient appelé à des manifestations nationales pour dénoncer la publication d'une nouvelle caricature du prophète Mahomet en Une du journal satirique français.
Des manifestations avaient aussi lieu vendredi à Islamabad, Lahore (est), Peshawar (nord-ouest), et Multan (centre) où un drapeau tricolore français a été brûlé, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Le Pakistan, deuxième pays musulman le plus peuplé au monde avec près de 200 millions d'habitants, avait officiellement condamné l'attaque meurtrière la semaine dernière contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts et ne cesse de défrayer la chronique au "pays des purs".
Mais au cours des derniers jours, le ton s'est durci, notamment avec une manifestation à Peshawar (nord-ouest) - théâtre le mois dernier d'un attentat taliban ayant fait 150 morts - en hommage aux frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo.
Et jeudi, le Premier ministre Nawaz Sharif et le parlement ont condamné la publication de "caricatures blasphématoires" selon le texte d'une résolution adoptée à l'unanimité par les parlementaires.
"Les médias qui ont publié ces croquis devraient être interdits, toutes les copies devraient être confisquées et brûlées", avait déclaré le ministre fédéral des Affaires religieuses, Sardar Yousaf.
"Les pays occidentaux et leur société civile devraient identifier ces éléments qui fomentent une conspiration au nom de la liberté de la presse et veulent créer un choc des civilisations" en "jouant sur les sentiments des musulmans", avait renchéri le ministre des Transports, Saad Rafique.
Le Jamaat ul-Ahrar, une faction des talibans pakistanais du TTP, en lutte contre le pouvoir à Islamabad, a condamné ces nouvelles caricatures, loué les auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo et appelé à des mesures de représailles contre "les ennemis de l'islam".
En 2012, le Pakistan avait connu des manifestations sanglantes dans la foulée de la publication de caricatures de Mahomet et surtout de la diffusion du film américain anti-islam "L'innocence des musulmans". Les autorités avaient à cette occasion bloqué l'accès au site de partage de vidéos YouTube sans jamais le rétablir.
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