Le taux du Livret A sera finalement maintenu à 1% début février, son plus bas niveau historique, le gouvernement ayant choisi de ne pas l'abaisser en dépit de la recommandation du gouverneur de la Banque de France.
Jeudi matin, Christian Noyer avait proposé de faire reculer cette rémunération à 0,75% pour tenir compte de la faiblesse de l'inflation.
Il avait aussi prévenu sur Europe 1 que "rester à 1% serait irresponsable" puisque le Livret A permet de financer divers secteurs de l'économie, dont le logement social.
Un taux plus bas permet en effet à la Caisse des dépôts, qui centralise 65% de l'épargne du Livret A, d'octroyer des prêts moins onéreux, aux organismes HLM par exemple.
Mais le ministère des Finances a finalement opté pour la stabilité dans ce dossier éminemment politique.
Pour déterminer le rendement du placement préféré des Français, il existe une formule dépendant du niveau de l'inflation (hors tabac), auquel il faut ajouter un quart de point. Or, puisque la hausse des prix a été nulle fin 2014, on obtient donc un taux théorique de 0,25%.
La décision de modifier le taux revient en premier au gouverneur de la Banque de France. Soit il applique la formule et ce taux théorique entre automatiquement en vigueur. Soit il choisit d'y déroger et, dans ce cas, sa recommandation peut ou non être suivie par le ministre des Finances, qui a le dernier mot.
Il n'est pas rare de voir la formule de calcul ne pas être appliquée à la lettre. A l'été 2014, déjà, la faible inflation aurait dû conduire à une baisse du taux du Livret A à 0,5%. Mais celui-ci avait finalement été ramené de 1,25% à 1,0% par le gouvernement, tandis que le gouverneur de la Banque de France avait proposé 0,75%.
Depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, sa rémunération n'a jamais été inférieure à 1,0%.
Si la rémunération du Livret A est un sujet sensible pour l'exécutif, la variation de son taux a un impact concret assez limité.
Ainsi, fin 2013, un Livret A contenait en moyenne 4.063 euros. Avec un taux de 1,0%, un tel livret rapporte en année pleine 40,63 euros. A 0,75%, ce gain serait passé à 30,47 euros, soit une différence de 10,16 euros.
- Des retraits encore limités -
Pénalisé par la faiblesse historique de son taux, le Livret A a vu flancher depuis plusieurs mois sa capacité de séduction auprès des épargnants.
Ainsi, de janvier à novembre 2014 --les données pour décembre n'étant pas encore connues--, les retraits d'argent ont été supérieurs aux dépôts, à hauteur de 5,84 milliards d'euros. A moins d'un invraisemblable retournement de situation, ce livret devrait donc avoir terminé l'année 2014 dans le rouge.
Confrontée à cette situation, la Caisse des dépôts a affiché sa sérénité, après l'important afflux de dépôts consécutif au relèvement de 50% du plafond du Livret A --fixé désormais à 22.950 euros-- intervenu dans le sillage de l'élection de François Hollande à la présidence de la République.
"Nous ne sommes pas inquiets car la décollecte est limitée. Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé depuis trois ans: une décollecte nette de 5 à 7 milliards d'euros, ce n'est pas grand-chose par rapport aux 70 milliards engrangés par l'ensemble des réseaux ces dernières années", avait souligné en décembre Odile Renaud-Basso, directrice générale adjointe du groupe Caisse des dépôts.
Comme le Livret A, le Livret de développement durable verra lui aussi son taux maintenu à 1% début février.
En outre, Bercy a annoncé avoir décidé de baisser la rémunération du Plan d'épargne logement (PEL) pour les PEL ouverts à compter du 1er février. Celle-ci sera de 2%, alors qu'elle se situe pour un compte ouvert actuellement à 2,5%.
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