Les chefs de la diplomatie américaine et iranienne se sont retrouvés mercredi à Genève pour une réunion qualifiée d'"importante" pour des progrès sur le nucléaire iranien.
Cette rencontre intervient avant une réunion dimanche entre l'Iran et les grandes puissances, qui ont convenu de se donner jusqu'au 1er juillet pour aboutir à un accord.
"Je pense que c'est important et que cela montrera la disponibilité des deux parties pour avancer et accélérer le processus", a affirmé Mohammad Javad Zarif avant sa rencontre avec John Kerry. "Toutes les questions sont difficiles jusqu'à ce qu'on les résolve", a-t-il ajouté.
Peu après son arrivée à Genève, le chef de la diplomatie de Téhéran avait affirmé à la presse iranienne que "de nouvelles propositions doivent être présentées. Nous sommes prêts à faire aboutir toutes les questions mais il faut voir si l'autre partie est également prête", a-t-il dit.
Les Occidentaux "en particulier ne doivent pas présenter de nouvelles lignes rouges", a souligné M. Zarif, sans être plus précis sur d'éventuelles nouvelles demandes des grandes puissances.
Cette réunion destinée à accélérer les négociations doit s'achever mercredi et les experts iraniens et américains ont prévu des bilatérales jeudi, vendredi et samedi avant une réunion dimanche de l'Iran avec le groupe P5+1 (USA, Russie, Chine, Royaume Uni, France et Allemagne) sous l'égide de la diplomatie de l'Union Européenne.
Selon un accord intérimaire conclu en novembre les négociateurs ont jusqu'au 1er juillet pour aboutir. Ils ont déjà échoué à deux reprises à trouver un accord dans les délais qu'ils s'étaient imposés et ont dû fixer de nouveaux délais.
Interrogé sur un percée d'ici au 1er juillet, M. Zarif s'est montré prudent: "nous verrons", a-t-il répondu.
Les négociations bloquent notamment sur la volonté de l'Iran de conserver le droit d'enrichir de l'uranium, qui dans certains cas pourrait servir à la fabrication d'une bombe nucléaire. Il y a aussi des désaccords sur les sanctions globales qui frappent durement l'économie iranienne, l'Iran voulant une levée totale alors que Washington défend une suspension temporaire et graduelle.
Les négociateurs entourent leurs discussions du secret afin de rester efficaces. Pour John Kerry, la rencontre de Genève devrait permettre de "faire le point" et donner des instructions aux experts impliqués dans la négociation.
- Le compte à rebours est engagé -
Il avait assuré un peu plus tôt dans la semaine qu'il cherchait "à accélérer le processus pour faire plus de progrès".
Il existe chez les diplomates un sentiment d'urgence devant le temps qui s'écoule.L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU Samantha Power a mis en garde lundi contre le recours à de nouvelles sanctions qui torpilleraient probablement la négociation.
"Imposer de nouvelles sanctions aboutirait presque certainement à la fin des négociations qui non seulement ont permis de geler les avancées du programme nucléaire de l'Iran mais pourrait aussi nous conduire à un accord qui nous apporterait la confiance quant à sa nature pacifique" a affirmé Mme Power dans un club de réflexion américain.
"Si nous appuyons sur la gâchette de nouvelles sanctions maintenant, nous passerions d'un isolement de l?Iran à notre propre isolement", a-t-elle dit.
Selon l'accord intérimaire entré en vigueur en janvier 2014, l'Iran a accepté de limiter l'enrichissement d'uranium avec en contrepartie un aménagement relatif de certaines sanctions, dont le déblocage de 7 milliards de dollars de revenus pétroliers sur les quelque 100 milliards gelés dans des banques dans le monde.
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