Le dessinateur Jean Cabut, dit Cabu, tué le 7 janvier dans l'attentat contre Charlie Hebdo, a été inhumé dans l'intimité, mercredi, dans sa ville natale de Châlons-en-Champagne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cabu, 76 ans, laisse derrière lui, après 60 ans de carrière, plus de 35.000 dessins, qui font de lui l'un des plus grands caricaturistes français.
Une soixantaine de personnes, parmi lesquelles le dessinateur Luz, l'ex-patron de Charlie Hebdo Philippe Val ou l'ancien président de Radio France Jean-Luc Hees, sont entrées peu avant midi dans le cimetière de l'Ouest de Châlons-en-Champagne, sous une pluie glaciale.
Convoyés dans un bus escorté par des motards de la police, les proches avaient été précédés de quelques minutes par un fourgon funéraire.
Une tente noire montée à l'entrée mettait à l'abri des regards la cérémonie qui a duré à peine une demi-heure.
Autour du caveau familial, une tente blanche avait été dressée pour accueillir les proches de ce pilier de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné.
Une délégation du Canard était d'ailleurs également présente à l?enterrement de Cabu.
"Toutes les semaines depuis 30 ans, Cabu venait le mardi matin à l?atelier de composition. Il dessinait pour coller aux articles de l?édition. Hier, quand nous étions à l?atelier, personne n?a osé s?asseoir sur la chaise de Cabu. La mort de Cabu représente pour le Canard un vide sidéral", a déclaré à l'AFP quelques heures avant la cérémonie, Louis-Marie Horeau, l?un des deux rédacteurs en chef du journal.
Toute la cérémonie a été rythmée par des airs de jazz - une autre passion de Cabu - joués par un petit orchestre.
Les proches de Cabu se sont rendus après les obsèques dans un restaurant où il avait ses habitudes lorsqu'il revenait à Châlons.
Pendant près de 60 ans, Cabu, tué avec d'autres dessinateurs dans l'attentat contre Charlie Hebdo, a épinglé les travers de son époque à la pointe acérée de son crayon.
Avec en ligne de mire les politiques, l'armée, toutes les religions Et bien sûr, les "beaufs", ces caricatures de Français râleurs, chauvins, qu'il tendait comme un miroir à ses contemporains.
Anarchiste rêveur derrière ses lunettes cerclées, le bonhomme à l'éternelle coupe au bol avait gardé la hargne de ses débuts et n'avouait qu'un regret, celui de n'avoir pas toujours été assez féroce, vis-à-vis du pouvoir, du conformisme, des sportifs ou de la télévision.
Ses caricatures de Mahomet, publiées en 2006, furent parmi les plus caustiques de celles qui avaient valu à l'équipe de Charlie des menaces de morts.
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