Dix-sept bougies pour dix-sept vies massacrées. Ce soir, les israélites de Caen et de la région étaient réunis pour une célébration en mémoire des dix-sept personnes tuées par trois djihadistes la semaine dernière en France. Quatre d'entre elles, mortes lors de la prise d'otages survenue porte de Vincennes vendredi dernier, étaient juives : Yoav Hattab, Yohan Cohen, Philippe Braham et François-Michel Saada ont été enterrés aujourd'hui à Jérusalem.
Évoquant les disparus, le rabbin de Caen, Meyer Malka a souligné : « A t-on besoin de ça pour se réveiller, pour repousser les amalgames ? », avant d'inviter l'assemblée à s'interroger sur « l'empreinte » à laisser après les différentes marches républicaines organisées dimanche 11 janvier dans l'Hexagone. « Formons ensemble un front de résistance ».
« Marchons la tête haute et le cœur fier »
Dans les rangs de la synagogue, une centaine de personnes étaient réunies. Par leur présence, et alors que depuis ce matin des militaires veillent 24h sur 24h sur leur lieu de culte (comme sur les autres de la ville), ils exprimaient leur refus de céder à la peur. « Nous dénonçons ses actes abjectes », a déclaré Maurice Ellouk, président de l'association cultuelle israélite de Caen et sa région. « Marchons la tête haute et le cœur fier », a encouragé Moti Lewin, rav récemment installé à Caen avec son épouse.
Ecoutez Moti Lewin
Invité, le maire de la capitale régionale, Joël Bruneau avait répondu présent. L'élu a tenu à assurer les fidèles du soutien des Caennais « au chagrin collectif» mais aussi de celui « des élus de la ville, quelques soient leurs appartenances politiques ». Et de poursuivre : « Nous avons devant nous un chantier immense. Concrètement, c'est une tâche quotidienne ». Et le maire d'invoquer « la prévention et l'éducation » pour prévenir de toutes formes d'obscurantisme. Dans une lettre qui lui était adressée aujourd'hui, l'intersyndicale du Service d’action préventive (SAP) a rappelé à l'élu que : « Miser sur le travail social, éducatif dans les quartiers parait primordial car aucune politique sécuritaire, quelle qu'elle soit, ne saurait à elle seule prémunir du pire ».
En septembre dernier, la municipalité avait annoncé sa volonté de baisser les subventions accordées au SAP, qui intervient notamment dans les quartiers de la Grâce-de-Dieu et de la Guérinière à Caen. Elle préconise la mise en place de médiateurs sociaux.
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